INTERVIEW EXCLU Franck Delay : "Ma plus grande peur, c'est de ne plus être aimé"

Franck Delay, l'ancien membre des 2Be3, réagit pour Purepeople à l'annonce d'une série sur Amazon Prime retraçant l'histoire du boys band et pour laquelle il a été consultant. Toujours actif sur scène avec "Génération Boys Band", il sort également un nouvel album le mois prochain. Profondément attaché à l'héritage du groupe, il n'oublie jamais son ami Filip Nikolic, à qui il rend régulièrement hommage.

À 51 ans qu'il fête aujourd'hui, Franck Delay, désormais en couple, peut se réjouir. Amazon Prime vient d'annoncer une série sur les 2Be3. Un hommage inespéré pour ce groupe des années 90. En exclusivité pour Purepeople, il réagit à cette annonce, se confie sur la célébrité, les thèmes de son nouvel album, sans oublier, comme toujours, d'avoir un mot pour son ami disparu Filip Nikolic.

Amazon Prime vient d'annoncer que les 2Be3 seraient l'objet de la saison 2 de la série Culte dont la première saison est sur Loft Story. Vous le saviez depuis longtemps ?

Je viens juste d'avoir la production et Amazon qui m'ont dit : "Ne lâchez pas d'informations sur le projet"... Ce que je peux vous dire, c'est que ça fait deux ans et demi que j'ai rencontré Yaël Langmann, la scénariste, à propos de ce projet, que j'en suis très fier et que je suis consultant sur la série

Quelle a été votre réaction en apprenant la nouvelle ?

Je pensais que c'était un fake. Et puis Adel (NDR Kachermi, le troisième membre du groupe) m'a appelé en me disant : "Faut répondre à ce mail, c'est important." On a souvent été sollicités pour donner l'autorisation de reprendre des chansons des 2Be3 pour des films, on a tout le temps donné nos accords, c'était une habitude, donc je n'y ai vraiment pas prêté attention. Mais lors de notre premier rendez-vous, j'ai vu que c'était un projet qui avait l'air très sérieux. On a été emballés. L'histoire était crédible, généreuse, les gens au top.

Franck Delay : "Ce qui me caractérise, c'est l'humilité"

Marin Judas, le comédien qui va incarner votre rôle, vous le connaissiez ?

Non, je ne connaissais personne. Je ne l'ai pas encore vu.

Si vous aviez un conseil à lui donner sur la façon de vous incarner le mieux possible ?

Je lui dirais d'être toujours humble.

C'est facile de le rester quand on a une carrière d'artiste et qu'on a connu des moments de folie au moment du boys band ?

C'est une question de personnalité, d'entourage, de mentalité et de ressenti. Moi, j'ai toujours été plutôt dans l'humilité. J'ai pratiqué les arts martiaux, ça inculque une sagesse, ça permet de garder les pieds sur terre.

Entre cette série qui va arriver et Génération Boys Band qui tourne toujours l'histoire continue donc !

Plus que jamais puisqu'on sort par ailleurs un album le 15 novembre qui s'appelle "Adulescent". Ce sont huit titres dont six reprises acoustiques des titres phares des boys bands. On se fait plaisir en reprenant des chansons qu'on estimait les plus intéressantes. On les a réenregistrées, réorchestrées en acoustique, comme Partir un jour, déjà sorti. Et on a fait quatre titres inédits parmi lesquels Je me souviens.

"Tu peux faire des concerts dans des stades et le lendemain, tomber dans l'oubli"

Les thèmes des chansons ont changé ?

Oui, mais ça reste des textes assez larges, qui parlent beaucoup d'amour évidemment, mais aussi de ce que nous vivons, de ce que nous avons vécu. Je me souviens, par exemple, revient sur le fait que tu peux être connu du jour au lendemain, faire des concerts dans des stades, et puis tomber dans l'oubli.

Avez-vous peur d'être oublié ?

Je pense que chez les artistes, la plus grande peur, c'est de ne plus être aimés. On travaille pour le public. S'il nous abandonne, c'est le cauchemar. Mais c'est difficile de durer dans ce métier. Il faut travailler, s'adapter.

En l'occurrence, vous n'êtes pas oubliés puisque cette série va revenir sur votre vie ?

Je n'aurais jamais imaginé qu'on puisse faire une histoire sur mon histoire. C'est fou. Ça veut dire qu'on a compté dans le coeur des gens et on s'en rend compte aujourd'hui. Avec les regards, même dans la rue, on réalise qu'on participe à une certaine nostalgie, on a fait partie de la vie de certains durant leur jeunesse, on était dans des moments clefs de leur vie et ils ne l'ont pas oublié. La musique, c'est cyclique. Ça fait plaisir de voir qu'on redevient à la mode.

"Entre les G-Squad et nous, les maisons de disques jouaient la rivalité"

Vous êtes aujourd'hui sur scène avec Chris des G-Squad, comment a évolué votre relation ?

À l'époque, les maisons de disques jouaient la rivalité entre nous. Il nous arrivait de nous croiser dans les émissions de télé et j'avais déjà beaucoup de respect pour Chris parce que pour moi c'est le chanteur qui avait la plus belle voix de tous les boys bands. Encore aujourd'hui, c'est un super chanteur. Quand j'ai eu l'idée de reformer un groupe, Génération Boys Band, j'ai tout de suite pensé à lui.

Et aujourd'hui ?

On s'entend super bien, on a les mêmes codes, c'est quelqu'un qui est très sportif, qui ne boit pas, qui rigole tout le temps, c'est un rayon de soleil avec beaucoup de talent. Aujourd'hui, on est très proches. C'est la personne avec qui je passe le plus de temps.

Vous avez eu, récemment, parce qu'il aurait eu 50 ans, des mots pour Filip Nikolic. Vous pensez souvent à lui ?

Chaque année, j'ai un mot pour son anniversaire, mais je pense beaucoup à lui. Parfois il me rejoint dans mes rêves. Il peut compter sur moi pour ne pas qu'on l'oublie.