Intervention d'une militante écologiste aux César: l'Académie nie toute censure

Une militante du groupe écologiste
Une militante du groupe écologiste

Pas de censure, mais un protocole de sécurité. Les organisateurs des César assurent que ce n'est pas une volonté de censure qui a guidé leur décision de suspendre l'antenne lors de l'irruption d'une militante écologiste, vendredi soir sur la scène de l'Olympia. Ils ont, assurent-ils ce jeudi dans une interview au Film Français, suivi le protocole de sécurité dans ce cas de figure.

"Dès lors qu’une personne extérieure - qui n’a pas été invitée dans la salle ou dont la prise de parole n’a pas été négociée auparavant avec les organisateurs - fait irruption sur scène après avoir contourné les dispositifs de sécurité, personne ne peut a priori connaître les intentions de celle-ci, indique ainsi un porte-parole de l’Académie des César.

"Protéger la sécurité de tous les invités"

Il "pourrait tout aussi bien s’agir de personne ayant des visées non pacifistes, contrairement à la militante écologiste de vendredi soir, précise encore l'Académie. Pour les mêmes raisons, et alors que le pays est encore sous vigipirate, il est du devoir de l’Académie de tout mettre en œuvre pour protéger la sécurité de tous les invités."

Une militante écologiste a perturbé la 48e cérémonie des César vendredi 24 février, en s'invitant sur la scène de l'Olympia. La jeune femme portait un t-shirt blanc où l'on pouvait lire "761 days left" ("Plus que 761 jours"), compte-à-rebours désignant le moment où la dégradation de la planète sera irréversible d'après l'association "Dernière Rénovation". En voyant la jeune femme monter sur scène, Canal+ a aussitôt pris la décision - vivement décriée - de suspendre la diffusion de la cérémonie pendant quelques instants.

Léa Drucker et Ahmed Sylla, qui se trouvaient sur scène à ce moment-là, ont tous deux réagi au lendemain de l'incident, notamment pour expliquer leur attitude un peu figée. La comédienne a ainsi assuré avoir "conscience de l'urgence climatique".

"Urgence vitale"

Le militant écologiste Cyril Dion lui a répondu sur Instagram: "Merci pour ça. Et désolé que vous soyez tous les deux pris à partie. C’est infiniment désagréable. Mais ça fait 15 ans (en tous cas pour ma part) qu’on manifeste [...] Si ces jeunes viennent faire des 'happening' aux Césars [...] c’est que rien n’a marché." Et de conclure: "Non le cinéma ne va pas tout changer, mais il a besoin de faire ce qu’il peut. Tout ce qu’il peut."

Cyril Dion a également signé une tribune dans Le Monde, déplorant la censure dont a été victime la jeune militante écologiste. Ce texte a été cosigné par une vingtaine de professionnels du cinéma, dont Juliette Binoche, Gilles Lellouche ou Dominik Moll.

"La question climatique, écologique, était totalement absente dans la cérémonie comme dans les films, y écrivent-ils. Et lorsque cette jeune militante est pacifiquement et silencieusement venue rappeler cette urgence vitale (comme ce fut déjà le cas à Roland-Garros), elle a été censurée".

Article original publié sur BFMTV.com