Interpellations à Mantes-la-Jolie : «Jamais on n’aurait fait ça dans le VIIIe arrondissement de Paris»

Ayoub, 15 ans, à Mantes-la-Jolie vendredi, au lendemain de l'arrestation des lycéens.

La scène montrant des dizaines de lycéens à genoux, les mains derrière la tête, continue à susciter émoi et colère dans la ville des Yvelines.

C’est une petite cour banale derrière un pavillon de banlieue aux volets tirés. A quelques mètres seulement de la maison des associations et du lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie (Yvelines), où étudient quelque 1 400 élèves. Qui pourrait deviner, sous cette pluie battante, la scène glaçante qui s’est jouée là hier ? Sur la terre imbibée d’eau, seuls quelques débris de bombes lacrymogènes font office d’indices, entre un tuyau d’arrosage et des chaises de jardin renversées. Jeudi à la mi-journée, c’est ici que 151 jeunes, âgés de 12 à 20 ans, ont été interpellés en marge de nouveaux incidents survenus aux abords des lycées Saint-Exupéry et Jean-Rostand. En attendant de les conduire dans divers commissariats du département, les policiers en tenue anti-émeutes ont contraint les élèves à se mettre à genoux, les mains derrière la tête ou entravées dans le dos avec des rilsans. Certains le visage face au mur, dans un silence absolu. Seule une voix, probablement celle d’un policier, se fait entendre : «Voilà, une classe qui se tient sage !»

La scène, filmée et amplement relayée sur les réseaux sociaux, fait depuis scandale. A gauche, de nombreux politiques se sont indignés de ce traitement jugé humiliant. Un des principaux syndicats lycéens, l’UNL, a annoncé déposer plainte, tandis que le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a annoncé ouvrir une enquête pour déterminer «les conditions dans lesquelles se sont déroulées ces interpellations de lycéens». Reconnaissant que ces images puissent être «choquantes», le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a néanmoins invoqué «un climat de violence exceptionnel», quand le ministre de l’Intérieur, lui, a justifié ces interpellations massives par la nature de ces «véritables violences urbaines».

Vendredi à Mantes-la-Jolie. Photo Corentin Fohlen

«La position dans laquelle ils les ont (...)

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