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Internet, unique témoin de l’horreur au Cameroun

Des extraits de la vidéo montrant des femmes tuées devant leurs propres enfants.

Des vidéos d’exécutions, dont une montrant des femmes et des enfants, circulent sur les réseaux sociaux. Des atrocités attribuées aux militaires et miliciens dans un pays en lutte contre Boko Haram et une rébellion. Pas de quoi inquiéter le président Paul Biya pour sa réélection.

C’est une vidéo insoutenable. On assiste en direct à l’exécution de deux femmes et des enfants qui les accompagnent : un bébé porté dans le dos de l’une, et une fillette qui tient la main de l’autre. Les femmes sont d’abord poussées sur une route et malmenées par un groupe de militaires, suivis au loin par des civils munis parfois de bâtons ou de machettes. Elles marchent et les soldats les brutalisent, les injurient en les accusant d’être des «BH» : des membres de Boko Haram, une secte jihadiste qui sème la terreur dans le nord du Nigeria depuis près de dix ans, mais mène aussi des incursions sanglantes dans les pays voisins. Niger, Tchad et surtout Cameroun, qui a été dès le départ associé à cette vidéo, une fois diffusée sur les réseaux sociaux le 10 juillet.

«Tu vas mourir», gronde un militaire, en tapant sur la tête d’une des femmes. Menace vite suivie d’effets : au pied d’un petit monticule arboré, la cohorte s’arrête. Les militaires forcent les victimes à s’agenouiller, on leur bande les yeux, puis les militaires tirent à plusieurs reprises, s’acharnent même sur les corps inertes. «C’est une vidéo très choquante. A ma connaissance, c’est la première fois qu’on filme une exécution de femmes et d’enfants au Cameroun. Et surtout d’aussi près : on distingue bien le visage du bébé, on imagine la peur de la fillette qui doit comprendre ce qui se passe», soupire Ilaria Allegrozzi, chercheuse pour Amnesty International. Dès que cette vidéo a été mise en ligne, devenant immédiatement virale, l’ONG de défense des droits de l’homme a tenté d’en identifier le lieu et les protagonistes.

Sentiment d’impunité totale

Au Cameroun aussi, des militants des droits de l’homme et des journalistes se sont (...)

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