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Interdire le diesel ne serait pas sérieux, dit Ségolène Royal

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, qui juge plus pertinent d'aider les véhicules propres, juge "pas sérieux" l'appel d'Europe Ecologie-Les Verts à interdire le diesel d'ici dix ans, en plein scandale provoqué par le scandale Volkswagen. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard

PARIS (Reuters) - L'appel d'Europe Ecologie-Les Verts à interdire le diesel d'ici dix ans, en plein scandale provoqué par le scandale Volkswagen, n'est "pas sérieux", a estimé vendredi la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, qui juge plus pertinent d'aider les véhicules propres. Lors de son premier meeting de campagne pour les régionales en Ile-de-France, mercredi, la secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, a appelé à supprimer les aides au diesel en cinq ans et à l'interdire "dans l'ensemble du pays d'ici 2025". Le diesel est régulièrement combattu par les écologistes mais ces propos ont trouvé une résonance particulière après la révélation d'une manipulation des tests sur les émissions polluantes des véhicules du groupe Volkswagen. Des tests aléatoire seront menés sur une centaine de véhicules en France afin d'apporter des garanties aux acheteurs et commenceront la semaine prochaine. Invitée à réagir à la proposition des écologistes, Ségolène Royal a répondu : "Ce n'est pas sérieux". "On ne peut pas traiter des problèmes de cette gravité-là en lançant des slogans idéologiques au dépens des intérêts français", a-t-elle ajouté sur Europe 1, rappelant que le diesel comptait pour plus de la moitié des ventes en France. "Ce qu'il faut, c'est ne plus avantager le diesel, ça c'est évident", a-t-elle ajouté. Alors que les écologistes réclament la suppression de la "niche diesel", référence au taux réduit de la taxe intérieure sur la consommation dont il bénéficie, Ségolène Royal avait prévenu durant l'été qu'elle ne souhaitait pas d'alignement à court terme de la fiscalité de l'essence et du diesel. Elle avait dit exclure l'idée soumise par des parlementaires d'un alignement progressif d'ici 2020. Un débat est en cours sur le sujet au sein du gouvernement, comme l'a dit sur RMC le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, mais il n'est "pas nouveau" et fait plutôt l'objet d'une discussion qu'il n'est une option pour l'heure. Le ministère du Budget a précisé à Reuters que le débat ne concernait pas le projet loi de finances pour 2016. (Gregory Blachier, édité par Yves Clarisse)