Interdiction de l’abaya à l’école : 67 élèves ont refusé de la retirer lundi, annonce Gabriel Attal

Près de 300 élèves se sont présentées en abaya lundi dans leur établissement scolaire en dépit de son interdiction, a annoncé ce mardi 5 septembre le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal sur BFMTV.
Près de 300 élèves se sont présentées en abaya lundi dans leur établissement scolaire en dépit de son interdiction, a annoncé ce mardi 5 septembre le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal sur BFMTV.

ÉDUCATION - Après la rentrée, l’heure est au bilan. Près de 300 élèves se sont présentées en abaya lundi dans leur établissement scolaire en dépit de son interdiction, a annoncé ce mardi 5 septembre le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, précisant que 67 d’entre elles avaient refusé de la retirer.

« Il y a des jeunes filles qui se sont présentées en abaya dans leur établissement scolaire, hier je crois que c’est un peu moins de 300, 298 personnes », a-t-il déclaré sur BFM-TV RMC. « Une très grande majorité se sont conformées » à l’interdiction, mais 67 n’ont pas accepté « de la retirer et sont rentrées chez elles ».

« Il y a eu ensuite toute cette phase d’explications, de dialogue, de pédagogie, et une très grande majorité s’est conformée à la règle », a-t-il poursuivi, comme vous pouvez l’entendre la vidéo ci-dessous.

« Dans les prochains jours, elles reviendront parce qu’elles doivent être scolarisées, et on verra si elles se sont conformées à la règle ou pas, sinon il y aura un nouveau dialogue », a ajouté le ministre, précisant qu’il s’agissait essentiellement de lycéennes de seconde.

Une lettre à destination des familles

« On leur a également remis une lettre à destination de leurs familles pour expliquer que la laïcité n’est pas une contrainte, c’est une liberté », a-t-il ajouté. « Leur expliquer que l’école ne stigmatise personne, que leur enfant a sa place dans l’école de la République et que, pour que chacun puisse avoir sa place dans l’école de la République, il faut que les règles soient appliquées et notamment les règles de la laïcité ».

Sur TF1, le 27 août, Gabriel Attal avait déclaré « qu’on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école », dès la rentrée scolaire, lundi 4 septembre. Selon l’ex-porte-parole du gouvernement, cette interdiction répond à une volonté des chefs d’établissements, « qui avaient besoin d’une règle claire ». Cette annonce avait suscité la colère de la gauche, mais été saluée par les Républicains et l’extrême droite.

Interrogé lundi soir sur la question de l’abaya, Emmanuel Macron a évoqué l’assassinat de Samuel Paty pour expliquer le contexte de la décision du gouvernement d’interdire le port de ce vêtement long à l’école.

Macron : « la question de la laïcité est une question profonde »

« Nous vivons aussi dans notre société avec une minorité, des gens qui, détournant une religion, viennent défier la République et la laïcité », a déclaré le chef de l’Etat, interviewé sur la chaîne du youtuber HugoDécrypte.

« Je ne fais aucun parallèle » entre des actes de terrorisme et la tenue portée par des jeunes filles musulmanes, a assuré Emmanuel Macron. « Je vous dis juste que la question de la laïcité dans notre école est une question profonde ».

L’interdiction qui vaut aussi pour le port du qamis, version masculine de l’abaya, a fait l’objet d’un référé-liberté devant le Conseil d’Etat. Cette requête, déposée vendredi au nom de l’association Action Droits des Musulmans (ADM) pour obtenir la suspension de cette interdiction, sera examinée ce mardi à 15h00.

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