Intelligence artificielle : les données de santé permettront-elles d’avoir un suivi personnalisé ?

Tension, activité physique ou cardiaque enregistrées par une montre connectée, informations renseignées sur le smartphone (alimentation, sommeil)… Autant de données qui peuvent être exploitées par des IA pour personnaliser le suivi et les soins.

Cet article est issu du Hors-série de Sciences et Avenir n°199 daté octobre-novembre 2019.

Le numérique et le traitement du diabète font si bon ménage qu’ils ont donné naissance à un concept neuf, s’appliquant bien au-delà de cette seule affection : le digitosome.

L’IA apprend à prévenir le médecin

"Un peu comme le génome pour l’information génétique d’un individu, nous désignons ainsi la somme des données numériques (digital en anglais, ndlr) qu’une personne génère en ligne et qui sont pertinentes pour sa maladie", explique le Dr Guy Fagherazzi, e-épidémiologiste au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations à Villejuif (Inserm/institut Gustave-Roussy). Tension, activité physique ou cardiaque enregistrées par une montre connectée, informations renseignées sur le smartphone (alimentation, sommeil)… Autant de données qui peuvent être exploitées par des IA pour personnaliser le suivi et les soins.

Dans le diabète, en effet, l’incapacité de l’organisme à réguler le taux de sucre dans le sang (glycémie) entraîne des hyperglycémies délétères à moyen terme. "Cette maladie implique beaucoup le patient, car il doit mesurer sa glycémie en prélevant une goutte de sang, faire attention à chaque repas, etc. De fait, aujourd’hui, le patient diabétique est déjà le plus connecté en moyenne", souligne Guy Fagherazzi. Concrètement, l’enjeu est donc de créer des algorithmes qui agrègent en continu les données des patients. Le tout centralisé sur un smartphone ou envoyé au cabinet médical. L’IA apprend ainsi à prévenir le médecin en cas d’anomalie pour avancer un rendez-vous, voire à proposer des pistes de traitement ou d’hygiène de vie. "Le simple fait de fournir ces données au patient afin de mieux l’impliquer augmente la durée de temps passé avec une glycémie optimale", ajoute le médecin.

L’IA intervient déjà dans le traitement du diabète de type 1, caractérisé par la difficulté pour le patient à secréter l’insuline, l’hormone qui permet de réguler la glycémie. L[...]

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