"Intéressant", "aucun compromis" : les partis politiques partagés à leur sortie de réunion avec Macron

Après plus de deux heures de réunion, la plupart des partis de l'Assemblée nationale - à l'exception de LFI et du RN - sont ressortis mitigée de leur entretien avec le président de la République.

La réunion des chefs de parti, hors RN et LFI, autour d'Emmanuel Macron qui doit nommer un nouveau Premier ministre s'est terminée mardi après plus de deux heures trente de discussions.

Premier à sortir, le chef des députés de droite Laurent Wauquiez a assuré ne pas vouloir "céder à la facilité de voter une motion de censure" après la chute du gouvernement de Michel Barnier.

"À l'issue de cette réunion, on partage tous la même conviction, il n'y aura pas de contrat de gouvernement avec des gens avec qui on ne partage pas les mêmes valeurs", a toutefois jugé le patron des députés LR.

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Laurent Wauquiez a tout de même défendu "un accord de non-censurabilité" tout en posant ses conditions: "pas un seul membre de LFI" ne doit être membre de ce gouvernement qui ne doit pas "appliquer le programme du NFP".

Les Écologistes sont sortis peu après de l'Élysée, avec leur secrétaire nationale Marine Tondelier qui s'est d'abord exprimée devant les journalistes. Elle affirme qu'Emmanuel Macron n'a fait "aucun compromis, aucune concession. Je ne vous dis pas qu'on n'a pas discuté. Mais je sors en pouvant vous dire que le camp présidentiel n'a pas bougé d'un iota".

Cyrielle Châtelain, la cheffe des députés écologistes, a quant à elle plaidé pour que le président de la République "arrête les réunions à l'Élysée".

"Il y a deux solutions maintenant: soit il nomme un Premier ministre qui mène les discussions soit le groupe écologiste va saisir le bureau de l'Assemblée pour que celui-ci préside les réunions sur le contenu et fasse émerger la nouvelle politique dont la France a besoin", défend-elle encore.

Une position partagée par leurs collègues socialistes qui leur ont emboîté le pas. "Le changement doit s'incarner dans un Premier ministre de gauche ouvert au compromis", a estimé Boris Vallaud, président du groupe parlementaire "Socialistes et apparentés à l'Assemblée nationale.

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"Nous ne sommes pas venus chercher une alliance ni une grande coalition", a-t-il encore assuré.

"Nous avons demandé à ce qu'il y ait une méthode nouvelle qui fasse place et droit au Parlement et avons suggéré au fait qu'il y ait un échange de procédé: que le gouvernement renonce au 49.3 et à tout passage en force et en échange de quoi les oppositions renonceraient à une motion de censure", a déclaré le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.

Ce dernier, évoquant une "réunion intéressante" a affirmé que, "sur cette idée simple, les choses ont plutôt avancé, cela a été repris par Horizons, par le Modem, par l'ensemble de la gauche, il y a peut-être là une piste d'atterrissage pour une méthode qui permettrait au Parlement de retrouver tous ses droits et de chercher à la loyale des compromis (...) la balle est dans le camp du président".

Au cours de cette réunion, Emmanuel Macron a dit vouloir nommer un nouveau Premier ministre dans les 48 heures. "De l'identité du Premier ministre dépend beaucoup du reste", a confié enfin Olivier Faure.

Article original publié sur BFMTV.com