Cette insulte de Biden pas simple à traduire pour les journalistes non-anglophones

Joe Biden lors d'une table ronde à la Maison Blanche, le 24 janvier 2022. (Photo: Leah Millis via Reuters)
Joe Biden lors d'une table ronde à la Maison Blanche, le 24 janvier 2022. (Photo: Leah Millis via Reuters)

ÉTATS-UNIS - Agacé par la question d’un journaliste de la chaîne Fox News, le président américain Joe Biden a lâché un peu élégant “stupid son of a bitch” dans le brouhaha d’une fin de table ronde, lundi 24 janvier, à la Maison Blanche. Problème: son micro était encore ouvert.

L’autre problème, cette fois pour les journalistes, réside dans la traduction de cette insulte très courante aux États-Unis (on la retrouve d’ailleurs non-censurée dans des séries). Selon l’un des dictionnaires américains de référence, le Merriam-Webster, elle désigne notamment de manière vulgaire “une personne ‘désagréable’”. Et ne peut pas vraiment être traduite littéralement en français, sans quoi elle deviendrait nettement plus injurieuse.

Le HuffPost a opté pour la traduction “quel gros con”. Après un “gros débat”, l’AFP a finalement tranché pour “espèce de connard”, a rapporté sur Twitter Sébastien Blanc, chef du bureau francophone de l’agence à Washington. Il explique également sur le réseau social que les traductions “espèce d’enfoiré”, “fils de pute” et “gros connard” ont été écartées.

Preuve que la question de la traduction est essentielle, la rédaction du Parisien a, aux termes de discussions, choisi l’expression “stupide connard”, a tweeté le journaliste Ronan Tésorière.

Casse-tête également pour d’autres médias non-anglophones, comme les journaux espagnols El Pais et El Mundo qui ont littéralement traduit “stupide fils de pute”. Comme l’anglais “bitch”, le mot “perra” peut aussi se traduire par “chienne”.

“Emmerder”, l’autre défi récent de traduction

Les journalistes étrangers ont été confrontés au même problème de traduction quand Emmanuel Macron a fait part de sa volonté d’“emmerder” les non-vaccinés, début janvier. “Ah ça, on s’était bien marrés à voir les journalistes anglophones s’arracher les cheveux pour traduire le ‘emmerder’ d’Emmanuel Macron”, a commenté ce mardi le journaliste de RFI Guillaume Naudin sur Twitter, dont la rédaction s’est aussi prononcée pour “espèce de connard”.

Les médias anglo-saxons avaient alors hésité entre “piss off” (“faire chier”), “hassle” (“rendre la vie difficile” dans ce contexte) ou encore “annoy” (“ennuyer”). Car l’expression “très familière” utilisée par le président français pour dire “embêter ou causer du tort à quelqu’un”, selon la définition du Larousse, n’a pas forcément d’équivalent dans toutes les langues.

À voir également sur Le HuffPost: Joe Biden insulte un journaliste Fox News pensant son micro éteint

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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