Installé dans un village auvergnat pendant le confinement, il en est élu maire

Les paysages auvergnats (illustration Getty Images)
Les paysages auvergnats (illustration Getty Images)

En mars dernier, François Thalaud a quitté Paris pour s’installer à Esteil (Puy-de-Dôme) le temps du confinement. Il n’est jamais revenu dans la capitale. Il occupe aujourd’hui la fonction de maire de ce petit village.

François Thalaud était un producteur pour la télévision installé à Paris. Au début du premier confinement, il a fait partie de cette vague de Parisiens ayant quitté la capitale pour profiter des douceurs, et surtout de l’espace offert par la province. Sa terre d’asile à lui est un village à une heure au sud de Clermont-Ferrand. C’est désormais sa terre d’accueil, et une terre dont il est l’édile depuis le 20 septembre.

Un maire ou la mort

Comment en est-il arrivé là ? “Lorsque nous sommes arrivés ici, on ne savait même pas qu’ils cherchaient un maire”, raconte Yulia, désormais première dame d’Esteil, dans les colonnes de La Montagne. Sa belle-mère, elle, est au courant. La femme de l’ancien maire est sa voisine, qui lui glisse les besoins de la commune. La suite s’enchaîne naturellement.

Car en l’absence de maire, le village risque de fusionner, et donc de disparaître. Et ça, François Thalaud ne veut pas s’y résoudre. “J’ai vu mon petit pays se ternir et je me suis rendu compte que le destin d’Esteil pouvait lui échapper. Pour moi, il s’agissait en quelque sorte d’un ressort patriotique. J’ai eu envie qu’Esteil continue d’assurer son avenir par elle-même. C’est ça qui m’a convaincu.”

Fini, l’appartement montmartrois. L’avenir de François, Yulia et de leur enfant s’écrit désormais dans le Puy-de-Dôme. Car six autre Esteillois ce sont portés volontaires pour constituer une véritable équipe dirigeante. La liste a été élue - elle était la seule en lice. “Je ne suis pas né à Esteil, mais j’y ai été conçu. C’est une autre vue de l’esprit”, raconte le maire.

Nouvelle terre, nouveau rythme

Désormais, il travaille à la rénovation du logement au-dessus de la mairie. Il aimerait aussi rénover l’église et lancer un festival de musique baroque. Mais Catherine Chautard, conseillère municipale depuis 35 ans, tempère gentiment les ardeurs du néo-rural : “Il a des idées et s’investit beaucoup. Mais dans un petit village comme le nôtre, il faut y aller doucement, voir si les gens vont accepter les propositions et ne vexer personne”.

Car le rythme n’est pas le même à Esteil qu’à Paris. D’ailleurs, François Thalaud n’a pas complètement franchi le pas : il s’est installé à Issoire, 15 000 habitants, “pour la proximité avec les services de la sous-préfecture, de l’Agglo et de la vie de tous les jours. Il y a une école pour notre fils de 4 ans, des commerces…” dit-il, toujours dans La Montagne. Et régulièrement, il profite des paysages offerts par les volcans auvergnats sur la route de ses nouvelles obligations républicaines.

Ça change du métro parisien.

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