Instabilité. Le “pari fou” des élections en Centrafrique

À quelques jours du scrutin du dimanche 27 décembre, le pays est en proie à une flambée d’attaques par des groupes armés. Le président sortant, Faustin-Archange Touadéra, grand favori, exclut néanmoins tout report. Ce qui incite Le Pays, depuis Ouagadougou, à s’interroger sur la pertinence de la tenue de ces élections.

Face au climat sécuritaire qui se détériore de jour en jour en République Centrafricaine (RCA) à l’orée des consultations électorales du 27 décembre prochain, la question suivante se pose : celles-ci se tiendront-elles à bonne date ? Quid de leur opportunité dans ce climat explosif ?

En tout cas, avec l’intensification des combats, il faut craindre que la kyrielle de groupes armés qui écume le pays et qui semble bien décidée à empêcher par tous les moyens la tenue de ces élections ne finisse par mettre un frein au processus électoral. D’autant qu’il est peu probable que les Centrafricains se bousculent devant les bureaux de vote, le jour J, si leur intégrité physique est menacée.

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Une large partie du territoire centrafricain est sous la coupe réglée de ces bandes armées. Autant dire que le déploiement de la logistique pour l’acheminement du matériel électoral s’annonce comme une gageure. Mais, à supposer même que ce double scrutin législatif et présidentiel ait lieu, malgré tout, le risque est grand qu’il débouche sur une crise de légitimité pour les nouveaux élus, si ces derniers sont choisis par une faible proportion de leurs concitoyens.

Les démons de l’instabilité

Alors, l’on a envie de s’interroger : des élections pour quoi faire quand toutes les conditions ne sont manifestement pas réunies ? Le pouvoir de Bangui voit les choses autrement puisqu’il maintient mordicus que ce double scrutin aura bel et bien lieu, et à la date prévue.

Un pari fou, compte tenu du contexte ? Ou ce pouvoir se résoudra-t-il finalement à aller vers un consensus politique en réunissant ceux qui le combattent autour d’une table de négociations ? En

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