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Inscrire le droit à l'avortement dans la Constitution? 81% des Français sont pour selon cette étude

Des manifestants pro-IVG lors d'un rassemblement demandant à ce que le droit à l'avortement soit protégé par la Constitution, en France, le 2 juillet 2022. (Photo: CHRISTOPHE ARCHAMBAULT via Getty Images)
Des manifestants pro-IVG lors d'un rassemblement demandant à ce que le droit à l'avortement soit protégé par la Constitution, en France, le 2 juillet 2022. (Photo: CHRISTOPHE ARCHAMBAULT via Getty Images)

Des manifestants pro-IVG lors d'un rassemblement demandant à ce que le droit à l'avortement soit protégé par la Constitution, en France, le 2 juillet 2022. (Photo: CHRISTOPHE ARCHAMBAULT via Getty Images)

IVG - 81%. C’est la part de Français qui se disent favorables à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution française, selon une étude Ifop pour la Fondation Jean Jaurès, publiée ce 5 juillet 2022. Parmi eux, 48% se disent même “très favorables” à cette inscription. Des chiffres qui témoignent du consensus des Français autour de la question de la constitutionnalisation du droit à l’IVG, loin de la division américaine sur le sujet.

Intitulée “Le rapport des Français à l’avortement et la question de l’inscription de l’IVG dans la constitution française”, l’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 1009 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir d’un questionnaire auto-administré en ligne du 28 au 29 juin 2022.

77% des Français jugent utile une telle inscription

L’enquête résonne aussi particulièrement avec l’actualité politique française, alors que LREM et la Nupes ont chacune déposé une proposition de loi visant à constitutionnaliser le droit à l’accès à l’interruption médicale de grossesse (IVG), suite au revirement de la Cour suprême américaine sur le sujet.

Et cela pèse peu qu’il s’agisse de propositions émanant à la foi de la majorité et de l’opposition, puisque l’étude de l’Ifop souligne en effet que ce taux d’adhésion est élevé quel que soit le bord politique des personnes interrogées.

Dans le détail, 91% des électeurs de Yannick Jadot à l’élection présidentielle se disent favorables à une constitutionnalisation du droit à l’IVG, 85% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 87% des électeurs de Emmanuel Macron, 80% des électeurs de Marine Le Pen et 77% des électeurs de Valérie Pécresse. Les électeurs de Eric Zemmour partagent, quant à eux, cette position à 59%.

77% des Français jugent également “utile” cette inscription, un chiffre qui monte jusqu’à 91% pour les personnes se percevant comme très féministes. Pour autant, seuls 31% des Français estiment possible que le droit à l’avortement puisse être remis en cause dans un avenir proche en France. Une large majorité (56%) estime donc ce droit définitivement acquis.

Un large consensus autour du droit à l’IVG

L’étude de l’Ifop souligne par ailleurs plus largement le consensus autour du droit à l’avortement en France. 83% des Français jugent en effet positivement l’autorisation de l’IVG par la loi française. Parmi eux, 64% considèrent que c’est “une très bonne chose”, un chiffre en hausse de 16 points par rapport à une étude similaire réalisée pour le magazine Marie-Claire en juillet 1995.

De la même façon, 78% des Français estiment qu’une femme doit pouvoir avorter librement. L’enquête Ifop rappelle à ce sujet une étude Ipsos de 2020, laquelle avait montré que 66% des Français estimaient qu’une femme devait avoir le droit d’avorter librement, contre 35% des Américains.

“La résurgence du débat sur la constitutionnalisation de l’IVG met bien en exergue le “gap” culturel entre les deux nations: la société française étant tellement sécularisée que les discours “pro-Life” n’impriment pas vraiment au-delà des milieux religieux [...]. L’opinion publique française reste l’une des plus attachées à l’avortement”, observe François Kraus, directeur du pôle Politique et Actualités de l’Ifop, dans le compte-rendu de l’étude.

Un chiffre peut-être tranche avec le reste de l’étude: ils sont encore 13% des sondés, à penser qu’une femme doit avoir le droit d’avorter seulement dans certaines circonstances, lorsque la grossesse résulte d’un viol par exemple.

A voir également sur Le HuffPost: “Aux Etats-Unis, les pro-IVG se mobilisent en invitant les femmes à venir “camper” là où c’est légal”

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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