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Inquiétude des syndicats sur la réorganisation d'Airbus

Après l'annonce vendredi de la réorganisation interne au sein d'Airbus Group et de son projet de fusionner ses structures au sein d'une nouvelle entité baptisée "Airbus", les syndicats du constructeur européen font part de leurs inquiétudes. /Photo d'archives/REUTERS/Stephane Mahé

TOULOUSE (Reuters) - Après l'annonce vendredi de la réorganisation interne au sein d'Airbus Group et de son projet de fusionner ses structures au sein d'une nouvelle entité baptisée "Airbus", les syndicats du constructeur européen font part de leurs inquiétudes. Dans un communiqué, le syndicat Force ouvrière a indiqué qu'il restait "attentif sur les tenants et aboutissants de cette restructuration, en particulier sur les impacts sociaux". "L’objectif stratégique des dirigeants d’Airbus Group de mieux intégrer les structures et les fonctions de direction peut s’entendre dans sa dimension purement théorique, néanmoins. Il semble évident que cette fusion aura des impacts potentiellement importants pour les salariés concernés ce qui pèsera dans l’analyse et les positions de notre organisation syndicale", précise le syndicat. La CFE-CGC qui dit également "comprendre les adaptations nécessaires que doit mener" le groupe par rapport au marché, s'inquiète néanmoins "des retombées sociales de cette restructuration". "Chaque restructuration du groupe a été suivie, hélas et accompagnée d'un plan social, c'est pourquoi nous restons vigilants", explique Françoise Vallin, coordinatrice CFE-CGC au sein d'Airbus Group. "Cette réorganisation, avec la création d'un siège unique pour Airbus Group et Airbus SAS, va essentiellement toucher les fonctions support, ressources humaines et administration", a précisé Françoise Vallin qui redoute les risques de doublons et donc les suppressions de postes. COMITÉ EUROPÉEN LE 4 OCTOBRE La CGT manifeste aussi ses craintes concernant l'emploi. "Cette réorganisation était prévisible mais elle suscite beaucoup d'interrogations, la mutualisation va entraîner des sureffectifs d'où nos craintes sur d'éventuelles suppressions de postes", a expliqué à Reuters Xavier Pétrachi, délégué du personnel chez Airbus. "Par ailleurs, nous ne connaissons pas encore le périmètre de cette réorganisation. Va-t-il se limiter aux fonctions supports d'Airbus Group et d'Airbus SAS ou va-t-il impacter aussi les structures d'Airbus Opération et les entités des filiales hélicoptères et défense et espace ?", se questionne le syndicaliste CGT. De son côté, la CFDT qui pointait déjà la semaine dernière "le malaise" au sein du personnel d’Airbus Group et de ses divisions Airbus Avions Civils, Airbus Helicopters et Airbus Defence and Space, estime qu'il ne s'est pas dissipé. "Dans le message que Tom Enders a envoyé aux salariés, nous comprenons que la direction a pour objectif de rendre les fonctions supports déjà intégrées plus efficaces encore. La rationalisation de la recherche pourrait aussi se traduire par des suppressions de postes", redoute Michel Pierre, secrétaire de la section CFDT chez Airbus SAS qui s'interroge aussi sur "la pérennité" du centre Airbus Group Innovation de Suresnes (Hauts-de-Seine). La phase de présentation et de consultation des instances représentatives des salariés doit démarrer le 4 octobre lors d'un comité européen de groupe extraordinaire et le 5 octobre à l’occasion des comités européens de division, pour une période de six mois. La mise en place de la "marque Airbus" unique pour le groupe et toutes ses entités est programmée pour janvier 2017. La réorganisation devrait quant à elle être effective en juillet 2017. (Johanna Decorse, édité par Jean-Michel Bélot)