Un ingrédient à risque dans les crèmes solaires et cosmétiques
Dans les cosmétiques et crèmes solaires, l'octocrylène, déjà pointé du doigt pour ses effets néfastes sur l'environnement, se transforme avec le temps en benzophénone, une molécule potentiellement cancérigène, d'après des travaux franco-américains.
Un filtre de protection solaire fréquemment présent dans les crèmes solaires et anti-âge se dégrade en un composé "perturbateur" hormonal et soupçonné d'être cancérogène, selon des chercheurs franco-américains qui appellent à le bannir des produits de soins personnels. Leurs travaux sont parus dans une revue spécialisée de la Société américaine de chimie, .
Ne pas confondre la benzophénone et LES benzophénones
L'ingrédient en question est l'octocrylène. On le retrouve dans de nombreux cosmétiques (crèmes hydratantes, autobronzantes, shampooings, etc.). Il se transforme en benzophénone, qui s'accumule rapidement avec le vieillissement du produit, montre l'équipe franco-américaine. La benzophénone ne doit pas être confondu avec LES benzophénones, dont l'utilisation dans les cosmétiques et crèmes solaires est réglementée. "La benzophénone correspond à la structure de base, au 'cœur' des benzophénones utilisées comme filtre solaire", explique à Sciences et Avenir Didier Stien, co-auteur ces travaux.
En haut à gauche, la benzophénone. Les benzophénones 1, 2 et 3 contiennent toutes le "coeur" de benzophénone. Ce sont ces benzophénones numérotées qui sont utilisées dans les crèmes solaires. Crédit : Didier Stien.
La différence est de taille. "Les OH que vous voyez ont un impact très important. Nous ne pouvons pas les considérer comme identiques en termes de toxicité, solubilité, biodisponibilté, biodégradabilité... ce sont des composés différents", explique Didier Stien. Ainsi, si LES benzophénones numérotés sont autorisés en Europe en concentration de 6% dans les crèmes solaires, et 0,5% dans les autres cosmétiques, ce n'est pas le cas de LA benzophénone.
Cette dernière est classée comme "peut‐être cancérogène pour l'homme (Groupe 2B)", par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC/Iarc) de l'OMS. Et selon cette agence sanitaire, il existe des preuves suffisantes chez les animaux de laboratoire du risque de cancers dus à la benzophénone, comme des cancers [...]
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