INFO BFMTV. Enfant blessé à Rennes: le renseignement décrit le quartier comme "un haut lieu du trafic de stupéfiants"
Après qu'un enfant de 5 ans a été blessé par balles dans le quartier de Maurepas, près de Rennes, les policiers du renseignement territorial qualifient, selon nos informations, le quartier de haut lieu du trafic de stupéfiant.
Dans le quartier de Maurepas, près de Rennes, samedi 26 octobre, un père et son fils, âgé de 5 ans, ont été la cible de tirs nourris, alors qu'ils se trouvaient dans leur véhicule. L'enfant est toujours entre la vie et la mort. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau doit venir sur place ce vendredi. Selon nos informations, des policiers du renseignement territorial ont dressé un bilan de la situation et qualifient le quartier, classé quartier de reconquête républicaine (QRR), de "haut lieu du trafic de stupéfiant".
Le QRR de Maurepas est un quartier de 25.000 habitants et constitué de beaucoup de logements sociaux. La population qui y vit dispose de faibles revenus, le taux de chômage y est assez haut (16%) et beaucoup de familles monoparentales, ainsi que des personnes isolées, s'y trouvent.
Le passage de métros, de bus, la présence de commerces et d'écoles font toutefois que les policiers du renseignement territorial ne qualifie pas le quartier comme étant si enclavé.
Plusieurs points de deal sont néanmoins présents, notamment autour de la place du Gros Chêne, où s'est rendu le nouveau préfet Amaury de Saint-Quentin, lundi dernier. Selon les policiers du renseignement territorial, ces points de deal sont tenus principalement par des Guyanais et rapportent si bien qu'ils attisent l'envie d'autres trafiquants.
Des enquêtes ouvertes
Plusieurs enquêtes ont été ouvertes, dont une pour "tentative d'homicide en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime". Seules celles-ci pourront déterminer l'origine de ces violences. Mais les policiers du renseignement territorial soulignent que ces évènements interviennent dans un contexte de rivalité entre trafiquants, au cours duquel l'utilisation de la violence, et surtout des armes à feu, se débride.
Depuis le début de l'année 2024, il y a eu six règlements de compte dans le quartier. Parmi eux, des évènements notables, comme le 28 mars 2023 où un homme a ouvert le feu sur un groupe de jeunes avec un pistolet-mitrailleur. Deux ont été tués et un gravement blessé.
Fin septembre 2024, encore, les élèves de l'école Trégain ont dû être confinés deux jours d'affilés à cause d'une fusillade et d'une rixe aux abord de l'école. Enfin, les policiers du renseignement territorial indiquent que cet été, les détonations et tirs d'armes à feu dans le quartier ont été réguliers.
Les policiers du renseignement territorial relèvent que même si l'action de la police est bien accueillie par la population, les habitants ne semblent pas croire vraiment à une amélioration de la situation. Ils trouvent notamment la réponse pénale trop faible. Surtout, la population a été très touchée par la blessure médiatisée de l'enfant de 5 ans. Il s'agit d'ailleurs de leur principale crainte: les victimes collatérales du trafic de stupéfiant.