Inflation : en Italie, l’appel à la grève des pâtes a déjà fait baisser les prix

Photo d’illustration. Le prix des pâtes a augmenté de près de 17 % en un an, en Italie.
Photo d’illustration. Le prix des pâtes a augmenté de près de 17 % en un an, en Italie.

ITALIE - Lorsque les plus grands consommateurs de pâtes au monde disent basta, les industriels les écoutent. Alors que l’Italie est durement touchée par l’inflation, l’association de consommateur Assoutenti a appelé les Italiens à ne plus acheter de pâtes au supermarché pendant une semaine, entre le 22 et le 29 juin prochain. Une opération finalement suspendue dès son premier jour par ses instigateurs, qui se targuent d’avoir fait baisser les prix grâce à leur appel au boycott.

« La grève a été suspendue », a annoncé Assoutenti jeudi 22 juin dans une publication sur Facebook, se réjouissant d’une « forte baisse » du prix moyen des pâtes. « C’est un succès d’Assoutenti qui, par sa menace d’appel à la grève, a contribué à faire baisser les prix en dessous de 2 euros le kilo, avec parfois une baisse de plus de 20 centimes ! », s’est encore réjouie l’association de consommateur.

« Un prix absolument disproportionné »

Comme la France, l’Italie fait face à une forte hausse de l’inflation (+12 %) sur les denrées alimentaires. D’après Assoutenti, une famille italienne de quatre personnes dépense en effet 915 euros de plus par an en courses en moyenne, pour un total de 7 690 euros. Certains produits ont atteint des niveaux records ces derniers mois, comme les pâtes, qui ont vu leur prix augmenter de + 26,8 % au mois d’octobre dernier, selon l’association, et de près de 17 % sur un an. Localement, comme à Modène, elle a même ponctuellement atteint les 50 %.

Au moment de l’appel au boycott à la mi-juin, Furio Truzzi, le président de l’association Assoutenti, avait jugé auprès d’Associated Press que « le prix des pâtes (était) absolument disproportionné par rapport aux coûts de production » et dénoncé la cupidité de la grande distribution et des industriels. De leur côté les fabricants avaient affirmé qu’ils ne faisaient que justement répercuter la hausse des prix de l’énergie et des charges.

Nouvelle crainte pour les fruits et légumes

Assoutenti, qui se réjouit de la baisse du prix des pâtes, avec une inflation aujourd’hui stabilisée autour des 12 %, craint désormais « que les spéculations liées aux intempéries n’affectent les tarifs des fruits et légumes. »

Dans un communiqué publié mercredi, l’association a ainsi annoncé qu’elle allait réclamer au gouvernement la création « d’observatoires régionaux des prix capables d’identifier en temps réel toute anomalie des tarifs de vente au détail, et de privilégier des paniers de produits de première nécessité à prix réduits ». Cette même mesure avait justement été appliquée cette année pour les pâtes.

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