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Un infirmier condamné à 14 ans de réclusion pour le viol d'une patiente à l'Hôpital américain de Neuilly

L'infirmier avait déjà été condamné en 2012. (Illustration) - AFP
L'infirmier avait déjà été condamné en 2012. (Illustration) - AFP

Un infirmier de l'Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine a été condamné ce lundi par la cour d'assises des Hauts-de-Seine à 14 ans de réclusion criminelle pour avoir violé en 2018 une patiente sous lourd traitement psychotropique.

Cette condamnation, légèrement moins lourde que celle requise par le ministère public, a été assortie d'une interdiction définitive d'exercer toute profession médicale et paramédicale, d'un suivi socio-judiciaire durant cinq ans et d'une injonction de soins.

"L'accusé savait qu'il était impossible" à la victime "de consentir à un rapport sexuel" et au vu de la "perte de libido" due à son épilepsie, "il est invraisemblable qu'elle ait eu du désir pour un infirmier rencontré quelques jours plus tôt", a indiqué le président.

"Si demain il est dehors, il recommence"

Il y a donc bien eu "viol sur personne particulièrement vulnérable" et sous "soumission chimique", même si celle-ci était prescrite "sur ordonnance", avait souligné plus tôt l'avocat général.

Sylvie Noachovitch, avocate de la partie civile, a qualifié l'accusé de "prédateur", estimant que "si demain il est dehors, il recommence".

Ce que Me Fabien Arakelian, son contradicteur qui demandait l'acquittement, a vivement contesté: "'Prédateur', rien ne le dit dans le dossier!".

La cour a pourtant relevé dans son jugement une "réelle dangerosité criminologique" de cet homme de 51 ans et une "incapacité d'introspection qui laissent craindre une récidive".

"Désolé ma belle"

La victime, un ex-mannequin de 34 ans, qui travaillait également dans l'immobilier, avait été admise début février à l'Hôpital américain pour une allergie à son traitement antiépileptique.

Un soir, l'infirmier lui administre son traitement, un cocktail d'antihistaminiques, antiépileptiques et anxiolytiques qui la "shootent", dira-t-elle à la barre, ce qui a été confirmé par les experts.

Une fois endormie, l'infirmier qui, les jours précédents, l'avait complimentée, allant jusqu'à lui caresser le bras, revient la voir et, sans qu'elle puisse réagir, la viole. Peu après, il lui adresse un SMS d'excuse: "Désolé ma belle".

Déjà condamné pour agression sexuelle

L'accusé a pourtant expliqué n'avoir fait que céder aux "avances" de sa patiente qui était "consentante", selon lui.

Ce père de famille de nationalité algérienne, qui travaillait à l'hôpital de Neuilly depuis 2006, avait déjà été condamné en 2012 pour "agression sexuelle sur personne vulnérable" pour des faits s'étant déroulés dans un hôpital à Nanterre avec "identité du mode opératoire", a relevé la cour.

Chez cet homme sujet aux "distorsions cognitives", les experts n'ont décelé aucune pathologie mentale, mais un besoin fort de "réassurance sur sa virilité".

La victime, elle, se dit "détruite", "incapable de travailler" et a depuis développé une "phobie" du monde médical.

Article original publié sur BFMTV.com