Infertilité masculine : la part des gènes du chromosome Y

En France un couple sur huit consulte en raison de difficultés à concevoir un enfant.

Le chromosome Y est essentiel à la fertilité masculine. Il contient des gènes qui régulent le développement des spermatozoïdes. Mais lesquels et sur quels paramètres influent-ils ? Des chercheurs anglais ont identifié le rôle de plusieurs gènes dans la fertilité et le mécanisme de compensation qui peut s'opérer lorsque l'un d'eux est supprimé.

Taille, mobilité, quantité de spermatozoïdes : c’est le chromosome Y le chef d’orchestre. Ses gènes régulent plusieurs indicateurs de la fertilité masculine. Jusqu’à présent, les scientifiques ne connaissaient pas leur implication précise ni leur fonctionnement mais une nouvelle étude de l’Institut anglais Francis Crick révèle plusieurs gènes indispensables à la fertilité chez l'homme. Un bond en avant vers la compréhension de la production insuffisante de spermatozoïdes et l’infertilité.

A titre indicatif, en France un couple sur huit consulte en raison de difficultés à concevoir un enfant. "Dans une proportion significative de cas, des facteurs génétiques, en particulier ceux impliquant le chromosome Y, en sont la cause", indique James Turner, premier auteur de l’étude, dans le communiqué de presse. Leurs résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue Science.

Le chromosome Y s’accroche

Plus petit, doté d’environ 750 gènes de moins… Le chromosome Y semble moins robuste que son homologue X. D’ailleurs, une généticienne australienne, Jenny Graves, proposait une théorie il y a une vingtaine d’années : le chromosome Y finirait par disparaître chez l’humain. C’est même le cas chez quelques espèces de rongeurs comme le campagnol Ellobius lutescens ou le rongeur japonais Tokudaia osimensis.

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Mais pour les auteurs de ces nouveaux travaux sur le chromosome Y, "ce n’est clairement pas le cas", estiment-ils à l’aune de leurs résultats. "Historiquement, le chromosome Y a été mal compris. Pendant longtemps, on a pensé qu’il n’était pas essentiel chez l’adulte, mais nos recherches montrent que de nombreux gènes Y sont nécessaires à la fertilité sur le modèle murin notamment", développe Jeremie Subrini, co-auteur de la publication.

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Les gènes se compensent mutuellement

L’étude se base sur 13 modèles de souris mutées sur le chromosome Y. Pour chacun, les chercheurs ont supprimé un gène différent, puis analysé [...]

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