Infections invasives à méningocoque : trois cas de méningites signalés à Grenoble

Trois cas d’infections invasives à méningocoque (IIM) ont été signalés à l’Agence régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes. Dans un communiqué du 30 septembre, l’ARS précise qu’entre le 16 et 20 septembre, trois étudiants de Grenoble (Isère) ont dû être hospitalisés pour une méningite. Leur état de santé est rassurant et aucun nouveau cas n’a été signalé depuis le 20 septembre.

La transmission des IIM se fait par contact direct, rapproché et prolongé avec une personne malade ou un porteur sain. Ainsi, les proches des trois étudiants ont reçu un traitement antibiotique préventif. Et une campagne de vaccination sera organisée dès la mi-octobre par l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes et le service de santé étudiante de Grenoble.

Responsable de méningites ou septicémies

Les méningocoques sont des bactéries qui peuvent provoquer des maladies graves, des méningites ou des septicémies. Les deux peuvent causer le décès du patient ou entraîner de lourdes séquelles. La méningite survient lorsque le méningocoque infecte le liquide et les membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. La septicémie à méningocoque est une infection généralisée du sang et des organes, provoquée par la dissémination du méningocoque dans l’organisme.

Les symptômes d’une IMM sont la fièvre, des maux de têtes importants souvent accompagnés de vomissements. Une fièvre élevée et mal tolérée et/ou l’apparition de plusieurs tâches rouges ou violacées d’apparition rapide (purpura fulminans) doivent vous conduire à contacter les secours immédiatement. Le purpura fulminans, un choc septique très sévère associé à des nécroses cutanées, est la forme la plus grave de la septicémie à méningocoque.

D’autres symptômes sont parfois associés comme les troubles de la conscience, une couleur du visage pâle voire grise, des diarrhées, une intolérance à la lumière ou au bruit, une raideur de la nuque, des courbatures importantes, une importante somnolence, une paralysie oculaire et des convulsions.

La vaccination, outil le plus efficace pour prévenir les IIM

Les IIM touchent principalement les enfants en bas âges et les jeunes adultes (14 à 24 ans). Ils existent plusieurs types de méningocoques dont les plus fréquents en France sont ceux du groupe B, W et Y. L’hiver 2022-2023 a été marqué en France par une recrudescence des cas avec une forte progression des groupes W (29 % des cas) et Y (24 % des cas). Le sérogroupe B restait en tête des infections avec 44 % des cas signalés.

« La vaccination contre le méningocoque B est la mesure la plus efficace pour prévenir la survenue de nouveaux cas et de complications », souligne l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes. Elle est notamment recommandée lors de la survenue de plusieurs cas dans une même zone géographique, comme c’est le cas à Grenoble. La vaccination a alors pour objectif de supprimer le risque de réintroduction de la bactérie et l’apparition de nouveaux cas dans la collectivité sur le long terme.

La vaccination obligatoire pour qui ?

La vaccination contre le sérogroupe C est obligatoire pour tous les nourrissons depuis le 1er janvier 2018. Et recommandée pour les enfants et les jeunes adultes. La vaccination contre le groupe B est recommandée pour les nourrissons et la vaccination contre les sérogroupes A, C, W, Y est recommandée chez les enfants de 11 à 14 ans. Au 1er janvier 2025, la vaccination contre les groupes A, B, W et Y devient également obligatoire pour tous les nourrissons.

En France, les infections graves à méningocoques touchent environ 600 personnes par an dont deux tiers de méningites et un tiers de septicémies.