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En Indonésie, le système de détection des tsunamis ne répond plus

Lorsque le quotidien Koran Tempo s’est rendu le 27 janvier 2023 au Centre d’observation des tsunamis (InaTOC), situé sur l’avenue Thamrin, dans le centre de Jakarta, la pièce de la taille d’un terrain de badminton était fermée à clé, plongée dans le noir, sans aucun employé à l’intérieur :

“Les dix ordinateurs alignés au milieu de la pièce étaient encore allumés. Mais aucune donnée ne s’affichait sur les écrans, sinon le logo du site lnaTOC et de l’Agence météorologique, climatologique et géophysique (BMKG).”

Ces appareils électroniques sophistiqués devraient fonctionner 24 heures sur 24, sans interruption. Ils sont en effet censés surveiller les données transmises par les dispositifs de détection de tsunamis au milieu de la mer. Par exemple, des engins flottants, des câbles optiques, ou alors des dispositifs utilisant la propagation des ondes sonores.

“Ces ordinateurs sont connectés au BMKG, et leurs données sont intégrées au système d’alerte aux tsunamis lorsqu’il y a des séismes tectoniques ou volcaniques dont l’épicentre est dans la mer”, a confirmé à Koran Tempo un chercheur qui faisait partie de l’équipe de surveillance avant la restructuration de l’Agence nationale de la recherche et de l’innovation (BRIN).

Derniers relevés en septembre 2022

Cette nouvelle institution, issue de la fusion controversée de plusieurs autres centres de recherche gouvernementaux en 2021, a tout simplement cessé de financer le programme.

“Les dernières données envoyées par un dispositif flottant de détection proviennent de Bengkulu et remontent à août-septembre 2022. Depuis, plus aucun signal”, affirme une source anonyme au journal.

Ce programme avait été mis en place par un décret présidentiel à la suite du tremblement de terre de magnitude 7,4 survenu dans le centre de Sulawesi le 28 septembre 2018. Le séisme, doublé d’une liquéfaction du sol et suivi d’un tsunami, avait fait plusieurs milliers de morts.

“Son abandon équivaut à 114,89 milliards de roupies [7 millions d’euros] d’actifs immobilisés et met la population à la merci de catastrophes naturelles”, alerte Koran Tempo.

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