En Indonésie, des manifestations contre la création d’une nouvelle dynastie politique
Face à un rideau de policiers antiémeutes, vus de dos, des manifestants protestent, brandissant un drapeau indonésien, devant l’enceinte du Parlement du pays à Jakarta. “Haro sur les voleurs de Constitution”, titre, en couverture, Koran Tempo vendredi 23 août.
La veille, explique le quotidien en page intérieure, “c’est en se donnant le mot sur des groupes de discussions en ligne que de nombreux manifestants se sont mobilisés jeudi contre la ratification du projet de loi Pilkada”.
Ce texte, “discuté de façon expéditive en à peine sept heures” à la Chambre des représentants, mercredi 21 août, entend réviser deux articles qui contredisent une décision de la Cour constitutionnelle, laquelle fixe l’âge minimum pour être candidat à un poste de gouverneur ou de vice-gouverneur à 30 ans.
Or, un certain Kaesang Pangerap, youtubeur et homme d’affaires, ambitionne de briguer le poste de vice-gouverneur de Java-Centre, alors qu’il n’aura que 29 ans à la limite de dépôt des candidatures, en septembre, pour la fameuse Pilkada – un diminutif qui désigne les élections régionales. “C’est l’unique nom, l’unique cas de figure dans lequel un candidat veut être candidat aux élections de gouverneur alors qu’il a moins de 30 ans”, note Koran Tempo.
Petite victoire
Détail important : Kaesang est accessoirement, aussi, le plus jeune fils de l’actuel président, Joko Widodo, dit “Jokowi”, lequel terminera son second mandat en octobre. Dans une analyse politique, le magazine décrypte la “manœuvre grossière” et les “ambitions politiques” en jeu :
“Cette ratification vise clairement à contourner le verdict de la Cour constitutionnelle, qui avait dissous le scénario politique prévu par les partis de la majorité d’ouvrir la voie à une nouvelle dynastie politique, celle de Jokowi.”
Signe de la “colère populaire” que ce vote a suscitée, la mobilisation a été “si soudaine et si massive” que les députés ont finalement suspendu, jeudi soir, le vote de cette nouvelle loi Pilkada “sur mesure”. Koran Tempo se félicite :
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