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Indochine : le film "Kimono dans l'ambulance" en exclusivité

"Kimono dans l'ambulance". Derrière ce titre bien mystérieux se cache un morceau du dernier album d'Indochine, 13, illustré par un court-métrage réalisé par le leader du groupe lui-même, Nicola Sirkis. Suivant les interventions d'une petite équipe de médecins à bord d'une ambulance lancée dans la nuit, ce clip de 13 minutes jouit d'un cast pour le moins inattendu : Béatrice Dalle, Diane Rouxel (Volontaire) et même l'urgentiste Patrick Pelloux.

Les spectateurs ont pu découvrir la vidéo dans les salles en mars dernier - elle était projetée en avant-séance du film Us de Jordan Peele dans les salles de cinéma CGR équipées de la technologie ICE. Le film sera disponible dès mercredi sur Youtube. Le voici en avant-première :

 

A l'occasion de sa diffusion dans les cinémas, nous avions interrogé Nicola Sirkis sur son expérience et sa vision de réalisateur.

AlloCiné : D'où vous est venu le titre de cette chanson "Kimono dans l'ambulance" ?

Nicola Sirkis : Depuis pas mal de temps, j'avais noté ce titre dans un de mes carnets et j'avais cette idée d'écrire un morceau autour de ce paradoxe de l'intérieur d'une ambulance où on essaye de retarder la mort, de donner ou redonner la vie et de l'extérieur avec la ville, les rues où la vie semble se dérouler, indifférente… Et puis les attentats de Paris sont arrivés…




Vous avez toujours tenu à soigner vos clips, parfois en faisant appel à des réalisateurs de renom (Jaco Van Dormael, Xavier Dolan, Serge Gainsbourg). Qu’est-ce qui vous a décidé à mettre en scène celui-ci ?

Depuis toujours l'image et le cinéma me passionnent. C'est une source d'inspiration forte pour moi. Par le passé, j’avais réalisé le clip de More et de Un ange à ma table. J'écris toujours les idées de nos clips mais par manque de temps je fais appel à des réalisateurs. Sur cet album, j'ai réalisé le clip de Gloria avec Asia Argento. Pendant l'enregistrement de Kimono dans l'ambulance, j'avais déjà l'idée d'en faire un petit film avec des images très précises dans ma tête. Le tournage s'est déroulé en deux temps : en novembre nous avons tourné les extérieurs sur le plateau de l'Aubrac (les images serviront à illustrer le morceau sur nos écrans pendant la tournée) et en juin nous sommes revenus à Paris pour les intérieurs.

C'est la première fois que vous réalisez un court-métrage, quelle a été votre émotion au premier "Action !" ?

Je laisse plutôt la direction technique à mon assistant réal parce que je me trompe tout le temps, je dis "ça tourne" à la place de "action" et vice versa. J’oublie de dire "moteur"... Je me focalise plutôt sur les plans et je filme beaucoup pour avoir le choix au montage. Le vrai truc c'est le dérushage, il faut connaître ses rushes par cœur pour éviter de passer à côté d'un moment fort. 



Comment vous est venu le choix d’opposer le ralenti à l’intérieur de l’ambulance et la vitesse normale à l’extérieur ? Vous êtes-vous inspiré de films ou de cinéastes ?

C'était ma vision du film de souligner le paradoxe entre la vie à l'extérieur et la vie ou la mort comme suspendues à l’intérieur. J'aime beaucoup le slow motion et les plans aériens. Gus Van Sant est une référence pour moi.

Vous avez un joli un casting : Béatrice Dalle, Diane Rouxel et même Patrick Pelloux. Pouvez-vous parler de votre collaboration ?

Sur ce film je voulais vraiment mixer la réalité brute avec des acteurs pros et des vrais médecins. Et c'est une chance et un luxe énorme que Béatrice et Diane, qui sont deux actrices incroyables, m'aient suivi sur ce projet. Je connais Béatrice depuis longtemps, elle est souvent venue nous voir en concert et je l'ai vue au théâtre dans Lucrèce Borgia. Elle était belle et forte, un ange noir. J'avais remarqué Diane Rouxel dans La Tête Haute d'Emmanuelle Bercot. Je trouve qu'elle a un regard d'une intensité troublante. Enfin je voulais de véritables gestes d'urgence dans l'ambulance, que cela donne l'impression d'un reportage. Patrick est un ami et il a accepté très gentiment. Les policiers sont de vrais policiers, l'infirmière aussi. Quant à Benoit, le chauffeur de l'ambulance, il s'agit du chanteur du groupe Grand Blanc : il a une gueule comme on dit !


Pensez-vous que faire un film est aussi personnel qu'écrire une chanson ?

Je pense que oui, à partir du moment où on ne répond pas à une commande. 

Envisagez-vous de réaliser un jour un long-métrage ?

J'aimerais, oui. Mais restons humble, je sais que c'est un très long travail et je ne sais pas si j'en aurai la patience.