Indicateurs et résultats portent l'Europe sur de nouveaux plus hauts

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, soutenues, comme Wall Street, par de solides résultats d'entreprises américaines et des indicateurs encourageants en Chine et en Allemagne.

À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 0,36% à 5.528,67 points, son meilleur niveau en clôture depuis fin septembre.

Le Footsie britannique a pris 0,44% et le Dax allemand a gagné 0,67%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,37%, le FTSEurofirst 300 de 0,35% et le Stoxx 600 de 0,29%, au plus haut depuis le 10 août.

Les marchés européens, en manque de catalyseurs, restent soutenus par des espoirs d'un accord commercial prochain entre les Etats-Unis et la Chine et l'entame de la saison des résultats en Europe et aux Etats-Unis.

Le sentiment a également été encouragé par l'amélioration de l'humeur des investisseurs allemands pour le sixième mois d'affilée en avril, portée par une conjoncture mondiale qui semble relativement résistante et par un nouveau report de la date du Brexit.

Ce bon indice ZEW, qui apaise en partie les inquiétudes concernant la croissance allemande, fait suite à un indicateur positif dans le secteur immobilier en Chine.

L'annonce de l'augmentation des prix dans l'immobilier neuf le mois dernier a en effet porté les marchés chinois et rassuré sur l'état de la deuxième économie mondiale, avant la publication mercredi d'autres statistiques mensuelles et surtout de la première estimation du produit intérieur brut du premier trimestre.

VALEURS

Les espoirs d'une stabilisation de l'activité économique ont continué de soutenir le secteur bancaire en Europe, en dépit de la déception venue des résultats la veille de Goldman Sachs. L'indice Stoxx des banques a gagné 0,84%, en hausse pour la quatrième séance d'affilée.

Commerzbank a gagné 3,09%. Selon la revue allemande Manager Magazin, la banque néerlandaise ING Groep a approché le groupe en vue d'un possible rapprochement mais Martin Zielke, le patron de la deuxième banque allemande, a refusé d'engager des négociations formelles.

Parmi les forts replis sectoriels, le compartiment du pétrole et du gaz (-0,68%) a été affecté par la faiblesse des cours du brut.

Publicis a terminé en tête du CAC (+3,71%), profitant encore de l'annonce du rachat de l'américain Epsilon, et Eramet a pris la tête du SBF 120 (+19,68%, sa plus forte hausse en une séance depuis dix ans), bénéficiant du feu vert donné par la Nouvelle-Calédonie aux exportations de minerai de nickel de sa filiale en difficulté SLN.

En tête du Stoxx 600, le groupe allemand de prêt-à-porter en ligne Zalando a grimpé de 10,59% après avoir dit prévoir un bénéfice opérationnel au premier trimestre alors que les analystes avaient jusqu'ici anticipé une perte.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture en Europe, les trois indices majeurs de Wall Street étaient en hausse, de l'ordre de 0,3%, grâce à la publication de Johnson & Johnson. Le géant de la santé signait la plus forte progression du Dow Jones avec un gain de 1,81% après la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

Au lendemain des résultats mal accueillis de Goldman Sachs, c'est au tour de Bank of America (BofA) de décevoir les investisseurs (-1,47%) après avoir fait état d'un produit net bancaire inférieur aux attentes.

TAUX

L'appétit pour le risque se fait au détriment des emprunts d'Etat. Le rendement des Treasuries à dix ans évolue au-dessus de 2,58% à un plus haut d'un mois.

Le 10 ans allemand a terminé à 0,06% après être tombé momentanément sous 0,04% en réaction à une information de Reuters selon laquelle plusieurs membres de la Banque centrale européenne (BCE) jugent que ses projections économiques sont trop optimistes compte tenu de l'accès de faiblesse de la Chine et des tensions commerciales toujours présentes.

En Italie, le rendement des emprunts d'Etat a brusquement grimpé en fin de matinée après les commentaires d'un responsable de la Banque d'Italie qui a évoqué une hausse du déficit public au-delà de 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2020. Le rendement du BTP à dix ans a fini à 2,6%.

CHANGES

L'euro recule légèrement sous 1,13 dollar après avoir touché dans la matinée un creux à 1,1278, affaibli par les doutes de certains membres de la BCE sur un rebond de la croissance.

Le dollar reste quasiment inchangé face à un panier de devises de référence, les cambistes attendant d'avoir des signaux supplémentaires d'une stabilisation de l'économie.

Etale jusqu'alors, la livre sterling a cédé du terrain face au dollar(-0,4%) sur une information du Guardian, démentie depuis, selon laquelle les discussions étaient bloquées entre le gouvernement de Theresa May et l'opposition travailliste pour sortir de l'impasse sur le Brexit.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, la production manufacturière a stagné en mars après deux mois de recul et l'indice de confiance des professionnels du secteur de l'immobilier s'est légèrement amélioré en avril comme attendu.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en légère hausse, soutenus par la baisse des exportations au Venezuela et en Iran.

Le baril de Brent évolue au-dessus des 71,2 dollars et le baril de brut léger américain revient vers les 63,6 dollars

A SUIVRE mercredi :

La séance mercredi sera à nouveau marquée par une nouvelle série de résultats d'entreprises dont Danone, Kering, Publicis et Roche. Du côté des indicateurs, c'est le PIB chinois qui focalisera l'attention des opérateurs du marché.

(Édité par Véronique Tison)