Indemnité, chauffeur, secrétaire... À quoi Michel Barnier aura-t-il droit ou non après son départ de Matignon?
Un passage éclair à Matignon qui n'empêche pas les avantages. Désormais Premier ministre le plus éphémère de la Ve République avec à peine trois mois au compteur, Michel Barnier va pouvoir bénéficier de moyens matériels et humains mis à sa disposition par Matignon.
À commencer par une "indemnité de départ", comme le spécifie l’ordonnance du 17 novembre 1958, modifiée le 13 octobre 2013.
47.700 euros d'indemnité de départ
Celle-ci est d'un "montant égal au traitement qui lui était alloué en sa qualité de membre du Gouvernement", le tout pendant trois mois après son départ, ce qui n'est pas lié à la durée de son passage ministériel. Même s'il était resté encore moins longtemps en poste, il aurait donc touché le même montant.
Très concrètement, Michel Barnier va donc toucher pendant les trois prochains mois après sa date de départ effective du gouvernement 15.900 euros brut par mois soit en tout 47.700 euros.
Seules conditions pour pouvoir en bénéficier: ne pas avoir oublié de déclarer "tout ou partie de son patrimoine ou de ses intérêts" à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique et ne pas avoir repris d'activité rémunérée qu'elle soit lié à un mandat électoral ou une fonction administrative ou dans le privé.
Un chauffeur et une voiture de fonction sur demande
Autre avantage auquel va avoir le droit le Premier ministre sortant: un véhicule de fonction et un conducteur avec prise en charge des dépenses afférentes comme les pleins d'essence. Ce dispositif est encadré par un décret publié en 2019 et n'a rien d'obligatoire. Charge à Michel Barnier s'il souhaite en bénéficier d'en faire la demande auprès des services de Matignon.
Le chef du gouvernement démissionnaire pourra également à son départ bénéficier d'une protection policière s'il le souhaite. En fonction des risques évalués par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le niveau de protection est adapté et un certain nombre de fonctionnaires mobilisés.
Des agents de sécurité possibles mais pas de secrétaire particulier
Parmi les prédécesseurs de Michel Barnier, Élisabeth Borne a fait le choix de bénéficier d'une protection, assurant avoir porté "des réformes qui n'étaient pas toutes populaires" comme celle sur la retraite à 64 ans. Jean Castex, désormais patron de la RATP, a, lui, choisi de ne pas avoir de policier qui l'accompagne.
Mais le Premier ministre démissionnaire ne pourra cependant pas bénéficier d'un secrétaire particulier payé par les deniers publics. En cause : ses 73 ans.
Si L'État peut bien mettre à disposition des anciens Premiers ministres, un agent pour leur secrétariat particulier, ce dispositif ne peut s'exercer au-delà de 67 ans, l'âge maximal de départ à la retraite dans la fonction publique, comme le précise le décret de 2019.
La "sobriété" pour lui?
Le chef du gouvernement sur le départ décidera-t-il de renoncer à son indemnité de départ, à l'attribution d'un chauffeur et d'un véhicule et à sa protection policière? La question se pose alors que Michel Barnier avait appelé les ex-Premiers ministres à la "sobriété" le 26 novembre dernier sur TF1.
Il faut dire que les dépenses de l'État liées aux ex-chefs du gouvernement ont augmenté de 11% en 2023 et se chiffrent en tout à 1,42 million d'euros en 2023. Un montant qui n'a rien de faramineux mais qui est très symbolique dans un contexte de recherche d'économies tous azimuts.