Inde: un rapport sur les violences sexistes secoue le cinéma indien
En Inde, c'est une vague de libération de la parole des femmes que certains assimilent au mouvement #Metoo. Elle a été déclenchée par un rapport sur les violences sexistes dans le cinéma de l’État du Kerala, éclaboussant de nombreuses icônes de l’industrie et suscitant, depuis, des réactions dans toute l’Inde.
Avec notre correspondant à Bangalore, Côme Bastin
En Inde, le rapport Hema, du nom du juge qui l’a conduit en 2019, n’a été rendu public que le 19 août 2024 par la Haute Cour du Kerala. Au total, ce sont 233 pages de témoignages sur les agressions et discriminations sexuelles, ainsi que les « promotions canapé » à « Mollywood », le cinéma du Kerala (Malayalam Cinema), souvent décrit comme progressiste.
Ces révélations ont poussé plusieurs actrices à déposer plainte et c’est tout le gratin des acteurs et producteurs du Kerala qui est ébranlé. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes contre des superstars masculines, dont la puissante association, parfois décrite comme une mafia, qui faisait régner l’omerta. Cette dernière a été dissoute.
Tout le cinéma indien questionné
L’onde de choc partie du Kerala s’est étendue dans le Tamil Nadu voisin. L’actrice et politicienne Khushbu Sundar a révélé qu’elle avait été violée par son père et a encouragé les femmes à sortir du silence. Le gouvernement de cet État aux films très populaires a annoncé le lancement d’une enquête similaire au rapport Hema.