Inde: l'enquête gouvernementale sur le groupe Adani critiquée après de nouvelles révélations

AP - Ajit Solanki

En Inde, la pression continue à monter sur le géant industriel Adani, accusé de fraude financière. De nouveaux documents relayés par le Guardian montrent comment l’entreprise a fait gonfler son cours en achetant ses propres actions. Les agences de régulation publique auraient fermé les yeux sur ces manipulations.

Avec notre correspondant à Bangalore, Côme Bastin

Depuis l’élection de Narendra Modi, la valorisation en Bourse du groupe Adani a été multipliée par 20, à son pic fin 2022. Les révélations du réseau de journalistes OCCRP, jeudi 31 août, viennent questionner cette réussite fulgurante. Via des paradis fiscaux, le groupe aurait en effet acheté ses propres actions pour créer cette survalorisation.

Cette pratique tombe sous le coup de la loi en Inde, explique l’avocat anti-corruption Prashanth Bhushan : « Des proches du milliardaire Gautam Adani ont injecté de l’argent dans les cours via des sociétés basées à l’île Maurice. L’agence de régulation des marchés en Inde, le Sebi, en a été informée dès 2014. Mais elle a rendu des conclusions malhonnêtes en prétendant ne pas être au courant. »

Plus qu’une fraude financière, l’affaire Adani éclabousse aujourd’hui les agences gouvernementales indiennes, soupçonnées d’avoir fermé les yeux.

Les partisans de Narendra Modi affirment qu’il n’est pas lié au groupe Adani. Ils dénoncent une conspiration internationale, au motif que l’OCCRP est financé par le milliardaire américain George Soros.


Lire la suite sur RFI