«En Inde, la hantise est de voir l’armée infiltrée par les islamistes»

Un soldat indien en opération près de la base de l'Indian Air Force, à Pathankot, dimanche. L'attaque aura duré trois jours et fait au moins onze morts dont cinq terroristes.

Christophe Jaffrelot, auteur du «Syndrome pakistanais», explique pourquoi le rapprochement entre l'Inde et le Pakistan pourrait être stoppé par les attaques terroristes de ce week-end.

En 1947, la partition de l’Inde donnait naissance au Pakistan musulman, au prix de 12 millions de déplacés et de plusieurs centaines de milliers de morts. Soixante-neuf ans et trois guerres plus tard, le conflit entre ces pays est toujours latent, nourri notamment par la question du Cachemire, région montagneuse réclamée par les deux puissances nucléaires et coupée en deux depuis 1949. Il y a dix jours, le Premier ministre indien, Narendra Modi, créait la surprise en rendant visite à son homologue pakistanais, Nawaz Sharif, au retour d’une visite à Kaboul (capitale de l’Afghanistan) le jour de Noël. Un réchauffement entamé depuis six mois mais menacé par l’assaut d’une base aérienne indienne dans le Pendjab, près de la frontière pakistanaise et du Cachemire, dont les auteurs sont soupçonnés d’appartenir au groupe islamiste Jaish-e-Mohammed basé au Pakistan. Dimanche, c’est un consulat indien en Afghanistan qui était attaqué par des hommes armés durant vingt-cinq heures. Christophe Jaffrelot, ancien directeur du Centre de recherches internationales (CERI), directeur de recherche au CNRS et enseignant à Sciences Po, auteur du Syndrome pakistanais (Fayard), explique la logique de ce jeu à trois entre l’Inde, le Pakistan et l’Afghanistan.

Que représente pour les Indiens l’attaque de la base de Pathankot, qui a duré presque trois jours ?

C’est un choc. Il y avait eu plusieurs attaques cet été, contre un poste de police notamment. Mais qu’une base aérienne, très sécurisée, soit visée par les islamistes pakistanais, c’est une première. Comment ont-ils pu s’infiltrer dans une base aérienne où se trouvent des MiG-25 et des hélicoptères d’attaque ? L’incompétence des services militaires indiens est une explication possible. La voiture utilisée, volée vingt-quatre heures plus tôt à un (...)

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