Indépendance bissau-guinéenne: en septembre 1974, la fin du déni
Le 10 septembre 1974, l’indépendance de la Guinée-Bissau était reconnue par le pouvoir colonial portugais, plus d’un an après la proclamation de cette indépendance par le mouvement indépendantiste du Parti africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). Cette reconnaissance a été rendue possible par le séisme politique de la « Révolution des œillets », qui s’est produit à Lisbonne quelques mois plus tôt et qui a renversé le régime de Marcelo Caetano. Mais aussi par des rapports de forces plus discrets qui ont contraint le général Spinola à accepter le droit à l’autodétermination des colonies portugaises.
La diplomatie malgache arrive en appui. Madagascar est dirigée à l’époque par le président Gabriel Ramanantsoa, et son ministre des Affaires étrangères est un certain Didier Ratsiraka. Prenant la parole à son tour, le représentant malgache à l’ONU Blaise Rabetafika lance devant l’assemblée un avertissement aux pays qui refuseraient de reconnaître l’aspiration à l’indépendance du peuple bissau-guinéen : « Puisqu'une partie de notre communauté ne veut pas se résoudre à tirer les conclusions logiques d'un processus politique naturel, il nous revient de rappeler à la conscience internationale que la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux peuples et pays coloniaux [résolution 1514 (XV)] ne saurait être ignorée, et que les puissances colonialistes doivent s'apprêter à subir les conséquences de leur impénitence. »