Incursions ukrainiennes en Russie: le chef de l'AIEA attendu à la centrale nucléaire de Koursk
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est attendu ce mardi 27 août à la centrale nucléaire russe de Koursk pour estimer la situation, après le lancement d'une contre-offensive ukrainienne surprise dans la région.
Rafael Grossi a affirmé ce lundi dans un communiqué vouloir "évaluer de façon indépendante ce qui se passe" en visitant l'infrastructure. "La sécurité de toutes les centrales nucléaires est une question centrale et fondamentale pour l'AIEA", a-t-il ajouté.
Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine il y a deux ans et demi, l'agence met régulièrement en garde contre le risque d'accident nucléaire dû aux combats à proximité de centrales. L'attention et l'inquiétude se concentraient jusqu'à présent sur la centrale de Zaporijia, dans le sud de l'Ukraine, dont les troupes russes se sont emparées en mars 2022.
Une centrale qui a été ciblée en octobre 2023
Mais il y a trois semaines, le 6 août, l'Ukraine a lancé une vaste offensive transfrontalière dans la région russe de Koursk. Les troupes de Kiev assurent depuis continuer à avancer en territoire russe, tandis que celles de Moscou disent progresser dans l'est de l'Ukraine.
La Russie insiste depuis sur le risque d'une catastrophe nucléaire en cas d'attaque ukrainienne sur la centrale de Koursk, située à une soixantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne. Le président russe Vladimir Poutine a assuré la semaine dernière que l'Ukraine avait tenté de frapper le site.
L'AIEA dit avoir été informée par la Russie de la découverte de fragments de drones à une centaine de mètres d'une infrastructure de stockage de combustible usagé de la centrale de Koursk.
L'administration de la centrale de Koursk avait aussi affirmé en octobre 2023 que celle-ci avait été la cible de trois drones ukrainiens, qui n'avaient toutefois fait ni victimes ni dégâts. Bâtie à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de la ville de Koursk, capitale régionale où résident environ 440.000 personnes, elle dispose de six réacteurs, dont deux en cours de construction.
Sur les quatre autres, deux sont à l'arrêt et deux sont entièrement opérationnels. Ils sont du même type que ceux de Tchernobyl, en Ukraine, sans dôme de protection autour.