Incursion ukrainienne en Russie : Vladimir Poutine la compare au massacre de l’école de Beslan, survenu en 2004
RUSSIE - Dans sa guerre qu’il a lui même provoqué contre Kiev, Vladimir Poutine continue de diaboliser les autorités ukrainiennes. Alors que l’armée ukrainienne a lancé une incursion dans la région russe de Koursk, de l’autre côté de la frontière, le 6 août dernier, Volodymyr Zelensky revendique le contrôle de plus de 1 250 km2 et de 92 localités sur le sol russe. Une offensive surprise que le président russe a comparé ce mardi 20 août au massacre de l’école de Beslan, une prise d’otages vieille de 20 ans.
« Tout comme nous avons combattu les terroristes, nous devons aujourd’hui combattre ceux qui commettent des crimes dans la région de Koursk, dans le Donbass, en Nouvelle Russie », a déclaré le président russe dans une vidéo publiée sur Telegram, faisant référence à un projet visant à créer un territoire russe dans le sud et l’est de l’Ukraine. « Tout comme nous avons atteint nos objectifs dans la lutte contre le terrorisme, nous les atteindrons également dans la lutte contre les néonazis », a ajouté Vladimir Poutine, reprenant son argumentaire sur la « dénazification » de l’Ukraine.
Le chef de l’État était en déplacement dans le Caucase russe, en visite dans l’école de Beslan, pour rendre hommage aux victimes de la sanglante prise d’otages qu’un commando tchétchène y avait perpétrée le 1er septembre 2004, alors que Vladimir Poutine était déjà président. La prise d’otage, qui avait duré 50 heures, s’était soldée par un bain de sang : 330 morts dont 186 enfants. « Cette tragédie restera sans aucun doute une blessure inguérissable dans la mémoire historique de toute la Russie », a déclaré le président russe.
Crocus Hall, l’attentat le plus meurtrier depuis Beslan
Le 22 mars dernier, la Russie a vécu le pire attentat commis dans le pays depuis celui de Beslan en 2004. Des hommes armés ont ouvert le feu dans la salle de concert Crocus City Hall, située à la périphérie nord-ouest de la capitale russe, avant de l’incendier. L’attaque a fait 145 morts et des centaines de blessés.
Plus de 20 personnes ont été arrêtées depuis, dont quatre hommes suspectés d’être les assaillants, tous originaires du Tadjikistan, ex-république soviétique d’Asie centrale. Bien que l’attaque ait été rapidement revendiquée par l’organisation jihadiste État islamique, les autorités russes ont continué à y voir la main de l’Ukraine, alors que Kiev rejetait catégoriquement toute implication. Le 25 mars dernier, Vladimir Poutine avait enfin admis que « des islamistes radicaux » étaient bien à l’origine de la tuerie.
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