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Incidents en Haïti avant le second tour de la présidentielle

Des manifestants parfois violents sont descendus lundi dans les rues de Port-au-Prince pour réclamer la suspension du second tour de l'élection présidentielle prévu dimanche en Haïti, en dénonçant des irrégularités. /Photo prise le 18 janvier 2016/REUTERS/Andres Martinez Casares

par Joseph Guyler Delva PORT-AU-PRINCE (Reuters) - Des manifestants parfois violents sont descendus lundi dans les rues de Port-au-Prince pour réclamer la suspension du second tour de l'élection présidentielle prévu dimanche en Haïti, en dénonçant des irrégularités. Plusieurs milliers de contestataires venant de quartiers pauvres ont défilé dans le centre de la capitale. Des véhicules ont été incendiés, des pierres jetées et une station-service a été attaquée. "Si je dois prendre les armes, je le ferai. Je l'ai déjà fait par le passé", a dit un manifestant, Jacques Madiou, 40 ans, précisant que c'était après l'éviction du président Jean-Bertrand Aristide en 2004. Jovenel Moïse, le candidat soutenu par le chef de l'Etat Michel Martelly, et Jude Célestin, ancien dirigeant d'une agence gouvernementale, se disputent le fauteuil présidentiel. Mais Jude Célestin, deuxième lors du premier tour qui a eu lieu le 25 octobre dernier, accuse les autorités électorales de favoriser le parti au pouvoir. Les manifestants réclament la création d'un gouvernement de transition et la tenue de nouvelles élections après le départ du président Martelly en février. Plusieurs partis d'opposition ainsi que les partisans de Jude Célestin sont engagés dans cette campagne. "Nous déclarons une semaine de rébellion pour bloquer l'élection du 24 janvier. Nous protesterons devant chaque bureau de vote", a prévenu Assad Volcy, secrétaire général de la Plateforme Pitit Desalin. Dans le nord du pays, des inconnus ont incendié quatre locaux appartenant à la commission électorale, accusée par de nombreux détracteurs d'être à l'origine d'irrégularités lors du premier tour de la présidentielle. Quatre membres de la commission ont démissionné ces derniers jours. L'autorité électorale a condamné les actes de violence et assuré que le second tour de la présidentielle aurait lieu comme prévu le 24 janvier. La Constitution haïtienne prévoit que le nouveau chef de l'Etat doit prêter serment avant le 7 février. (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)