Incident diplomatique à Jérusalem : Jean-Noël Barrot revient sur son déplacement en Israël et parle d’une situation « scandaleuse »
Lors de la visite du ministre des Affaires étrangères à Jérusalem, des policiers israéliens ont pénétré dans l’Éléona, domaine national français.
DIPLOMATIE - Vers une fragilisation des relations franco-israeliennes ? L’incident diplomatique qui s’est déroulé jeudi dernier à Jérusalem, en présence de Jean-Noël Barrot semble en tout cas avoir provoqué une onde de choc dans la classe politique française, en pleine guerre à Gaza et au Liban. Dimanche 9 novembre, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a réagi de retour en France, et évoqué une situation « scandaleuse ». « Nous examinons toutes les options et nous n’en resterons pas là », a-t-il prévenu.
« J’étais à Jérusalem dans un esprit de dialogue. Cette intrusion est indigne de la relation entre la France et Israël », a affirmé Jean-Noël Barrot, dans une interview au Parisien. Jeudi dernier, la police israélienne est entrée « armée » et « sans autorisation » sur le site de L’Eléona, un lieu de pèlerinage situé au sommet du mont des Oliviers, dans Jérusalem est annexée par Israël, et qui appartient à la France. En visite sur place, le ministre avait alors expliqué devant la presse refuser de pénétrer dans l’enceinte du lieu, en signe de protestation.
Quelques minutes plus tard, les fonctionnaires israéliens ont arrêté deux gendarmes français au sein de l’Éléona. Sur les images tournées par les journalistes, on peut entendre des échanges virulents et voir les agents israéliens empoigner de force les gendarmes français, avant de les embarquer dans leur véhicule. « Le traitement réservé aux gendarmes, au mépris de leur statut diplomatique, est proprement scandaleux », s’est indigné Jean-Noël Barrot. Il dit par ailleurs être « intervenu personnellement pour mettre fin à cette situation inacceptable ».
« Nous n’en resterons pas là »
Insistant sur un incident bien « trop grave », le ministre a rappelé avoir convoqué l’ambassadeur d’Israël à Paris, « pour lui rappeler qu’un tel incident ne doit jamais se reproduire ». Quelques heures après l’intrusion de la police israélienne à L’Éléona, le Quai d’Orsay avait effectivement publié un communiqué à ce propos, insistant sur des actions « pas acceptables » que la France « condamne ».
Lors de cet entretien accordé au Parisien, Jean-Noël Barrot a également longuement évoqué la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine. Il s’agit selon lui du « résultat de décennies d’aveuglement des élites sur le bouleversement du monde » et « leur déni de l’exaspération légitime des classes moyennes et populaires fatiguées de se sentir déconsidérées ».
Il n’a pas manqué au passage de s’inquiéter du rôle d’Elon Musk dans la campagne du candidat républicain : « souhaitons qu’il n’inflige pas à la démocratie américaine le traitement qu’il a administré à Twitter », a taclé le ministre français.
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