Inceste : ce que préconise le rapport de la Ciivise après trois ans d’enquête
Trente mille. C'est le nombre de témoignages recueillis par la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) ces trois dernières années. Instituée en janvier 2021 – à la suite de la parution du livre de Camille Kouchner, La Familia grande, et du débat public qui s'ensuivit – cette structure inédite recevait alors d'Emmanuel Macron la mission de recueillir la parole des victimes et, plus largement, de « lutter contre le déni, dont les violences sexuelles faites aux enfants, et notamment l'inceste, ont fait et font l'objet », rappelle au Point, son coprésident et juge des enfants, Édouard Durand.
Publié et remis à la secrétaire d'État chargée de l'Enfance, Charlotte Caubel, ce vendredi 17 novembre, le rapport présente ainsi les résultats d'une enquête d'ampleur et propose pas moins d'une centaine de préconisations de politiques publiques. « Nous espérons qu'il ne s'agit pas d'un rapport final mais d'un rapport d'étape », insiste le magistrat, tandis que le maintien de la Ciivise – initialement instituée pour deux ans puis prolongée d'une année – doit être ou non décidé dans les jours à venir.
Neuf enfants sur dix réduits au silence
De fait, si 160 000 enfants sont victimes de viol ou d'agression sexuelle chaque année – dont 81 % par un membre de leur famille – ces derniers, réduits au silence, ne sont encore qu'un sur dix à révéler ces violences au moment des faits, souligne le rapport. « Et ceux qui parlent, trop [...] Lire la suite