Inceste : cette campagne inédite lancée par le gouvernement va droit au but

INCESTE - C’est une grande première en France. Le gouvernement lance, ce mardi 12 septembre, une campagne sur l’inceste et les violences sexuelles que subissent 160 000 enfants chaque année. La campagne « parle des chiffres – un enfant agressé sexuellement toutes les trois minutes – et met en valeur le traumatisme : ce sont des gestes qui détruisent les enfants », a souligné la secrétaire d’État à l’Enfance Charlotte Caubel dans un entretien accordé à l’AFP.

« C’est la première fois qu’un gouvernement utilise le mot “inceste” dans une campagne, la première fois qu’il parle de ces violences sexuelles au sein de la famille », se félicite-t-elle. Cette opération nationale, qui commence ce mardi sur les réseaux sociaux et les médias avant de s’afficher dans les lieux publics et les salles de cinéma, était une préconisation de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), associée à sa conception.

La dernière campagne gouvernementale sur la pédocriminalité remonte à 2002 et n’évoquait pas l’inceste. « Une campagne courageuse, qui ne cherche pas à minimiser la réalité et la peur, la souffrance d’un enfant », commente le juge Édouard Durand, coprésident de la Ciivise, dont un nouveau rapport intermédiaire est attendu prochainement.

« C’est un problème public et pas privé »

« Il est fondamental que, par cette campagne, le gouvernement dise “l’inceste existe” et “c’est un problème public et pas privé” », ajoute le coprésident de la Ciivise. « La tentation de chacun est de se dire “ça ne me regarde pas, je ne veux pas me mêler des affaires des autres”. »

Charlotte Caubel rend visite ce mardi au service national d’écoute, la ligne 119-Enfance, accompagnée du porte-parole du gouvernement Olivier Véran et de l’actrice Muriel Robin, qui joue dans un film sur l’inceste « Les Yeux grands fermés », sur TF1 le 2 octobre.

M6 diffuse le 24 septembre le documentaire de l’actrice Emmanuelle Béart, qui donne la parole à des adultes – dont elle-même –, victimes d’inceste dans leur enfance. « Un adulte sur dix a connu l’inceste selon les associations, cela veut dire que vous croisez tous les jours des gens qui ont vécu l’inceste et d’autres qui l’ont commis », a souligné la secrétaire d’État à l’Enfance.

« Il faut qu’à la fin de l’automne, plus personne ne puisse dire “je ne savais pas, je ne connaissais pas l’ampleur de ces faits ou le traumatisme qu’ils occasionnent”. Cela doit devenir un combat de tous », espère la secrétaire d’État.

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