Incendies : les pompiers ne sont plus « au niveau » du changement climatique, selon leur porte-parole
ENVIRONNEMENT - « Le dérèglement climatique n’a que faire de notre niveau, lui, il continue sa progression. » Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, a lancé un message d’alerte fort, ce lundi 12 août, sur franceinfo.
Alors que des incendies ravagent la Grèce, avec la ville de Marathon et plusieurs villages évacués en urgence, Éric Brocardi a expliqué que la lutte contre les feux était devenue quasi vaine dans un contexte où la hausse des températures entraîne un allongement de la saison des feux de forêt et une augmentation de la superficie brûlée par les flammes.
« Amortir » et prévenir
Démunis, les pompiers peuvent « simplement amortir le choc du dérèglement climatique » qui dépasse « largement notre niveau d’équipement », a-t-il encore déploré au micro de nos confrères.
Incendies : "Le réchauffement climatique est, aujourd'hui, largement devant notre niveau d'équipement", se désole le porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiershttps://t.co/wWuU5oKzeV
— franceinfo (@franceinfo) August 12, 2024
Face à l’énorme défi des « méga feux » qui vont se multiplier dans les années à venir, Éric Brocardi appelle à créer une force commune européenne avec « une homogénéisation des règles, des stratégies et aussi de l’engagement citoyen sur le terrain ».
Alors que 70 % sont provoqués par l’activité humaine, le porte-parole croit aussi en la stratégie de prévention des populations mise en place par les autorités ces dernières années. Le message est clair : pas de mégots jetés et pas de feux de camp ou barbecue entre amis près d’une forêt.
Avec le changement climatique, les feux vont brûler des surfaces plus importantes. D’après l’ONF, en 2022, près de 2 000 feux de forêt et de végétation ont détruit près de 17 000 hectares en région méditerranéenne, contre moins de 7 000 hectares en moyenne sur 2011-2020 pour 1 617 feux.
Selon un rapport publié par l’Inrae le 31 juillet, dans le scénario le moins optimiste, avec des émissions de gaz à effet de serre qui progressent au rythme actuel, le nombre de « grands feux » -qui brûlent plus de 100 hectares- passerait d’une moyenne de 7 à 10 par an en 2050 à 20 feux par an en 2090. Un scénario bien sombre qui nécessitera bien plus que quelques dizaines de pompiers supplémentaires.
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