Incendies de Los Angeles : plus mortelle que les feux, la fumée risque de faire des ravages

La fumée provoquée par les incendies à Los Angeles pourrait avoir un impact sur le long terme sur la santé des habitants.

ENVIRONNEMENT - C’est un danger auquel on ne pense pas forcément lorsque l’on voit les images des feux à Los Angeles qui continuent de dévaster la ville. Beaucoup moins visible, il reste pourtant mortel et peut devenir un enjeu de santé publique sur le long terme : la fumée des incendies et la pollution de l’air qu’elle engendre.

Incendies de Los Angeles : la métaphore de cette enseigne McDo en proie aux flammes n’a échappé à personne

« La fumée a été importante avec des particules plus grosses, des cendres, de la suie, explique à Reuters, le docteur Afif El-Hasan, porte-parole de l’American Lung Association National, dans notre vidéo en tête d’article. On constate donc une augmentation des personnes aux urgences et allant chez le médecin, non seulement dans cette zone, mais aussi dans les zones environnantes, à cause de la propagation des particules fines. »

Lorsque le feu se propage, il brûle les plantes et les arbres sur son passage mais aussi les maisons et les voitures qui contiennent de l’électronique, du plastique et divers métaux. Les fumées qui s’en dégagent transportent donc des gaz et des particules bien plus nocives que la pollution de l’air habituelle et qui peuvent s’introduire dans notre corps.

PUBLICITÉ

« Les particules sont classées en fonction de leur taille. Par exemple, on va les appeler PM pour “particules”, on va dire PM10 pour les particules ayant une taille de dix microns. C’est plus petit qu’un cheveu, détaille auprès du HuffPost Cathy Clerbaux, chercheuse au CNRS. Et il y a des particules encore plus fines, appelées PM 2.5, donc c’est 2.5 microns. Et plus elles sont petites, plus elles vont pouvoir pénétrer dans l’organisme. »

« Le cœur mis sous pression »

Alors que se passe-t-il dans l’organisme lorsqu’une personne respire ces particules ? Si l’on pense tout de suite aux poumons, ce ne sont pas les seuls organes à être touchés. Tout le système cardiovasculaire peut être endommagé.

« Les autres parties du corps peuvent aussi être affectées, comme le cœur. Puisque votre corps doit travailler plus difficilement pour respirer, cela peut aussi mettre la pression sur le cœur, précise le Dr Afif El-Hasan auprès de Reuters. Et c’est pourquoi vous voyez une hausse des crises cardiaques lorsque la pollution de l’air est importante, ou lorsqu’il y a beaucoup de particules dans l’air, notamment lors de feux de forêt. »

Plusieurs études ont d’ailleurs montré un lien entre la pollution de l’air provoquée par les feux de forêt et une hausse des problèmes cardio-vasculaires comme des AVC ou des infarctus. Mais les conséquences de cette pollution peuvent également survenir sur le long terme, avec par exemple l’apparition de cancers.

PUBLICITÉ

Même s’il est trop tôt pour déterminer l’impact exact des incendies de Los Angeles sur sa population, cette étude australienne montre que la pollution de l’air provenant des feux de forêt provoque plus d’1,5 million de morts chaque année dans le monde.

Un danger à prendre d’autant plus en compte avec le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine, puisque ce dérèglement augmente la fréquence et l’intensité des feux de forêt. Pour vous donner une idée, le nombre de ces évènements a plus que doublé entre 2003 et 2023.

À voir également sur Le HuffPost :

Incendies de Los Angeles : pourquoi Donald Trump accuse un petit poisson d’en être responsable

Les incendies de Los Angeles ou « une ambiance de fin du monde » - TÉMOIGNAGE