Incendies en Grèce : la France envoie des renforts et les évacuations se multiplient près d’Athènes
INTERNATIONAL - Après la ville de Marathon dimanche, de nouvelles évacuations en Grèce. La protection civile a ordonné ce lundi 12 août à la population de plusieurs localités de la banlieue nord-est d’Athènes d’évacuer face à un violent incendie qui a démarré dimanche et se rapproche rapidement de la capitale.
« Les forces de la protection civile ont livré bataille toute la nuit et, malgré des efforts surhumains, l’incendie continue de se propager très vite et se dirige vers Penteli », a expliqué lors d’un point presse lundi matin Vassilis Vathrakogiannis, porte-parole des pompiers.
Au moins cinq nouvelles localités ont été évacuées au petit matin, de même que deux hôpitaux, l’un pédiatrique et l’autre militaire, à Penteli, à une quinzaine de kilomètres au nord-est de la capitale. Huit personnes ont été hospitalisées pour des problèmes respiratoires.
Les autorités grecques ont ouvert le stade olympique OAKA, dans le nord d’Athènes, pour accueillir les milliers de personnes déplacées. L’incendie avait déjà entraîné l’évacuation dans la nuit de huit villages et de la ville historique de Marathon, à 40 km au nord-est d’Athènes, qui compte plus de 7 000 habitants. Ceux-ci ont été dirigés vers la ville côtière de Nea Makri.
Renforts européens
La Grèce a fait appel à des renforts européens dans le cadre d’un mécanisme de protection civile de l’UE créé en 2001. La France va envoyer 180 sapeurs-pompiers de la sécurité civile, 55 camions et un hélicoptère, a annoncé ce lundi 12 août Gérald Darmanin.
L’opération « ne vient pas retrancher notre propre protection », « nous sommes tout à fait en moyen de répondre à des feux de forêts qui viendraient se déclencher pour le week-end du 15 août » en France, a précisé le ministre démissionnaire de l’Intérieur.
Au total, 670 pompiers et 183 véhicules ont été déployés, et 32 avions survolent la zone du feu, selon le ministre grec de la protection civile, Vassilis Kikilias. D’après la chaîne de télévision publique ERT, le front de l’incendie faisait lundi matin plus de 30 kilomètres et certaines flammes dépassent les 25 mètres de hauteur. Les incendies ont même conduit le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis à interrompre ses vacances pour rentrer dimanche soir à Athènes.
Des conditions météorologiques défavorables
Dimanche après-midi, les pompiers étaient parvenus à maîtriser 33 des 40 départs de feu qui s’étaient déclarés au cours des dernières 24 heures. Mais l’incendie a continué à progresser dans un contexte d’alerte aux conditions météorologiques extrêmes pour le reste de la semaine. Et les fumées recouvrent désormais une partie d’Athènes.
Le ministre grec de la Protection civile avait prévenu samedi que la moitié du pays était soumise au moins jusqu’au 15 août à un risque élevé d’incendie en raison des températures élevées, de vents soufflant en rafales et de la sécheresse.
« Malheureusement, l’intensité des vents va être encore importante durant les prochaines heures et il faut absolument que les citoyens des environs suivent les consignes données par les autorités », a insisté le porte-parole des pompiers. Des températures de 39°C et des vents dépassant les 50 km/h sont encore attendus dans la région ce lundi, selon les services météorologiques.
La Grèce est particulièrement vulnérable aux incendies de forêt cet été, après un hiver particulièrement sec. Les mois de juin et de juillet ont été les plus chauds depuis le début de la collecte des statistiques en 1960.
Kostas Lagouvardos, directeur de recherche à l’Observatoire d’Athènes, avait prévenu dimanche sur la chaîne ERTNews que la réponse aux départs de feu devait être rapide, faute de quoi les incendies deviendraient incontrôlables compte tenu des conditions météorologiques actuelles.
Les scientifiques du GIEC avertissent depuis plusieurs décennies que le réchauffement climatique, principalement provoqué par les émissions de combustibles fossiles, aggravent la durée, la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur dans le monde entier. Plus précisément, la hausse des températures entraîne un allongement de la saison des feux de forêt et une augmentation de la superficie brûlée par les flammes.
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