Incendies en Amazonie : quel est l'impact concret de la forêt sur la planète ?

La forêt amazonienne est minée par de nombreux incendies ces dernières semaines. Une situation qui inquiète, car la zone est considérée comme le "poumon de la planète".
La forêt amazonienne est minée par de nombreux incendies ces dernières semaines. Une situation qui inquiète, car la zone est considérée comme le "poumon de la planète".

Depuis des semaines, les incendies se multiplient dans la forêt amazonienne, faisant craindre le pire pour celle que certains surnomment le “poumon de la planète”. Cette immense étendue de forêt a en effet un impact sur l’ensemble de la Terre.

Depuis plusieurs mois, la forêt amazonienne brûle. Près de 73 000 départs de feu ont été repérés depuis le début de l’année 2019, selon Greenpeace. En ce mois d’août particulièrement terrible, beaucoup craignent pour le “poumon de la planète”. Car ces graves incendies accélèrent encore une déforestation qui a déjà fait des ravages en Amérique du sud. D’après des chiffres avancés par National Geographic, la forêt amazonienne a perdu 20% de sa surface.

Et ces changements ne sont pas sans conséquence pour la planète et l’Homme. Les forêts tropicales, qui n’occupent que 7% de la surface de la Terre, ont un rôle très important dans la production d’oxygène, mais aussi dans la régulation de la température et des précipitations.

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Tous ces mécanismes biologiques ont donné à l’Amazonie, qui abrite la moitié des forêts tropicales du globe, son surnom de “poumon de la planète”. Elle s’étend sur environ 6 millions de km2, dont 60% au Brésil. Cette région court également au Pérou, en Colombie, au Venezuela, en Équateur, en Bolivie, en Guyane et au Suriname. Elle abrite 50 à 70% de la biodiversité mondiale, selon WWF et accueille également 30 millions de personnes.

Absorption de CO2

La forêt Amazonienne a un rôle important en terme d'absorption de CO2. Les arbres retiennent le carbone et le transforment en oxygène, rendant notre atmosphère respirable. À elle seule, l’Amazonie retient 14% des émissions mondiales.

En cas d’incendie, les conséquences sont doubles, alerte Gil Emmanuel, fondateur de l’Organisation mondiale pour la protection de l’environnement. En brûlant, les arbres relâchent tout le CO2 qu’ils contenaient. Et, en plus, ces arbres morts ne peuvent plus jouer leur rôle d’absorption. Selon l’association, la déforestation cause 20% des émissions de carbone mondiales.

Régulation de la température

La forêt Amazonienne permet aussi de réguler la température et de rafraîchir la Terre. Les arbres libèrent des composés organiques qui participent à bloquer, en partie, l’énergie solaire, selon un article de Science Daily. Mais ce n’est pas tout, car le processus de transpiration végétale (l’évaporation d’eau par les feuilles) demande de l’énergie, que les arbres puisent dans l’air alentour, le rendant plus frais.

“L’eau qu’un arbre transpire chaque jour à un effet refroidissant équivalant à celui de deux climatiseurs”, affirme le chercheur David Ellison dont les propos ont été repris par un article de l’université de Yale. Sans oublier que, localement, les arbres produisent aussi de l’ombre, ce qui participe au rafraîchissement. En Amazonie, une différence de 3 degrés a été observée entre l’intérieur de la forêt, et les terres agricoles alentours.

Le cycle de l’eau

La forêt amazonienne occupe un rôle très important dans le cycle de l’eau. Les arbres absorbent l’eau provenant de l’immense fleuve Amazone, mais aussi des précipitations. Tout ce liquide est en partie rejeté par le phénomène de la transpiration végétale et l’évaporation. L’humidité forme de la condensation, qui se transforme rapidement en nuages, qui, eux-mêmes, deviennent de la pluie.

En Amazonie, ce phénomène est d’une telle ampleur qu’il forme une “rivière dans le ciel”. Il pleut en moyenne 250 jours pas an.

Une grosse partie de l’eau évaporée en Amazonie, reste dans la région. Selon Arie Staal de l’université Wageningen (Pays-Bas), un tiers de la pluie qui tombe sur la forêt provient des nuages qu’elle a elle-même produits.

Ce mécanisme ainsi connu, il paraît logique que la déforestation mène à la sécheresse. Car moins il y a d’arbres, moins il y a d’humidité et de condensation. Ce qui provoque forcément une diminution des précipitations. Des chercheurs ont remarqué que, dans l’état de Rondônia, à l’est du Brésil, où la déforestation est déjà forte, les précipitations ont significativement diminué et la saison sèche dure plus longtemps.

Création d’oxygène

Grâce à la chlorophylle qui se trouve dans leurs feuilles et à travers le processus de photosynthèse, les arbres libèrent de l’oxygène. Ce qui explique en partie pourquoi l’immense forêt amazonienne est surnommé le “poumon de la planète”. Et grâce à une réaction en chaîne, les arbres qui s’y trouvent permettent la fabrication d’oxygène à des milliers de kilomètres de là.

Lorsque la “rivière” de nuages, qui se trouve au dessus de l’Amazonie, vient rencontrer les Andes, la condensation se transforme en précipitations. Le long de la montagne, l’eau récupère des sédiments. Ainsi chargée, elle va, en partie, se jeter dans l’océan, favorisant la création d’organismes vivants appelés diatomées. Ces microalgues utilisent la photosynthèse et produisent ainsi de l’oxygène. En tout, 50% de notre oxygène est d’ailleurs fabriqué par des algues et des phytoplanctons, comme le dévoile la BBC.

Tous ces mécanismes biologiques expliquent pourquoi les incendies en Amazonie inquiètent tant l’opinion publique.

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