Incendies en Amazonie : Emmanuel Macron pointé du doigt par Greenpeace

Des militants ont ciblé l'Elysée pour dénoncer l'inaction du gouvernement

Des militants de Greenpeace ont bloqué un accès à l’Élysée et déployé une banderole accusant Emmanuel Macron de ne pas agir pour protéger l’Amazonie.

Action coup de poing devant l’Elysée, ce jeudi matin. Une quinzaine d’activistes de Greenpeace ont déployé une banderole et utilisé des fumigènes devant le palais de l’Élysée pour interpeller Emmanuel Macron.

Ces militants dénoncent l’inaction du président de la République face aux incendies qui ravagent l’Amazonie. “Amazonie en feu, Macron toujours complice”, “Élevage industriel = déforestation”, ou encore “Soja importé = Forêts brulées”, pouvait-on lire sur ces banderoles, déployées depuis l’échelle d’un camion de pompiers.

“La France a une part de complicité dans les incendies”

“Nous sommes ici pour rappeler à Emmanuel Macron que la France a une part de complicité dans les incendies et dans la déforestation en Amazonie, via notamment nos importations de soja qui sont destinées à nourrir nos animaux d’élevage !”, explique Cécile Leuba, chargée de campagne Forêts chez Greenpeace France.

L’ONG rappelle notamment au président une interview d’août 2019, dans laquelle Emmanuel Macron admettait “une part de complicité” de la France dans les incendies en Amazonie, liée aux importations de soja, précisant toutefois que cette “dépendance en termes de protéines” est liée à des décisions prises “dans les années 1960”.

“Cette année, l’Amazonie a brûlé dans des proportions similaires, voire pires, que l'été dernier et pourtant Emmanuel Macron n'a pas dit un mot à ce sujet de tout l'été. Son silence assourdissant s’explique sans doute par le fait que la France s’est montrée incapable de prendre des mesures significatives pour s'assurer que nos importations, à commencer par nos importations de soja, ne sont pas liées à la déforestation”, ajoute Cécile Leuba. Plusieurs militants ont été interpellé suite à cette action, indique l’ONG.

Des incendies en hausse par rapport à 2019

Alors que le président Bolsonaro qualifie de “mensonges” les incendies en Amazonie, Greenpeace a recensé 10 136 incendies pour les dix premiers jours d’août, un chiffre en hausse de 17 % par rapport à 2019.

Les militants de Greenpeace réclament notamment au gouvernement de prendre des mesures pour interdire d’importation les produits ayant contribué à la déforestation ou la dégradation des forêts. Parmi eux, le soja brésilien, pointé du doigt comme étant l’un des principaux responsables de la déforestation de l’Amazonie.

En cause dans ces incendies, l’exploitation de la forêt par l’industrie agroalimentaire brésilienne pour la transformer en terres cultivables. Les agriculteurs pratiquent le brûlis sur des aires déboisées pour y faire paître du bétail, ce qui entraîne les incendies.

Si en juillet, le déboisement a connu une baisse de 36% par rapport au niveau record de juillet 2019, au cours des 12 derniers mois, la déforestation a atteint 9 205 kilomètres carrés, soit 34,5% de plus que l’année antérieure.

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