Incendies à Los Angeles: au moins 24 morts, des vents violents menacent d'aggraver les feux
Los Angeles se prépare à un retour de vents violents menaçant d'attiser les incendies qui ont laissé des scènes de désolation dans son agglomération et ont désormais fait 24 morts, selon un nouveau bilan dimanche soir.
Assiégée par les flammes depuis mardi dernier, la deuxième ville la plus peuplée des États-Unis continue de compter ses morts: le bilan s'est alourdi ce dimanche 12 janvier à 24 morts, selon le service de médecine légale du comté de Los Angeles.
Après une courte accalmie, les vents chauds et secs devraient regagner en puissance jusqu'à mercredi, compliquant le travail des pompiers. Le service météorologique américain prévoit ainsi un "comportement extrême des incendies", avec des vents qui culmineront 110 km/h à partir de mardi matin, a déclaré la météorologue Rose Schoenfeld.
Les pompiers ont averti que ces vents empêcheraient tout retour des évacués avant jeudi, appelant à la patience les dizaines de milliers d'habitants faisant la queue, parfois pendant des heures, dans l'espoir de récupérer des médicaments ou des vêtements chez eux, ou tout simplement voir si leur maison a été détruite ou non.
"Ils ne peuvent pas rentrer chez eux tout simplement parce que ce n'est pas sécure", a expliqué à la presse Anthony Marrone, responsable des pompiers de Los Angeles.
"De nombreuses zones ont toujours l'air d'avoir été bombardées", a pour sa part constaté le shérif du comté de Los Angeles Robert Luna.
La gestion des autorités critiquée
Malgré les efforts de milliers de soldats du feu à pied d'oeuvre, l'incendie s'est étendu au cours du week-end au nord-ouest de la ville et menace désormais la vallée densément peuplée de San Fernando. Plus de 12.000 structures - habitations ou bâtiments divers - ont été détruites ou endommagées par les feux, selon les premières estimations des autorités.
Nombre d'habitants commencent à remettre en cause la gestion des autorités, notamment parce que les pompiers ont parfois dû composer avec des bouches d'incendie vides ou avec une faible pression.
Très critiquée, la maire démocrate de Los Angeles, Karen Bass, a assuré samedi que ses services étaient "tous sur la même longueur d'ondes". La veille, la cheffe des pompiers de la ville avait pointé le budget insuffisant alloué par la municipalité aux soldats du feu.
Le gouverneur démocrate de l'État, Gavin Newsom, a lui demandé "un examen indépendant complet" des services de distribution d'eau de la ville. Donald Trump a une nouvelle fois attaqué dimanche la gestion des feux par les dirigeants locaux. "Les politiciens incompétents n'ont aucune idée de la manière de les éteindre", a-t-il estimé sur sa plateforme Truth Social.
Des pillages et des cambriolages
Face aux pillages dans les zones sinistrées ou évacuées, un strict couvre-feu entre 18 et 6 heures du matin est désormais en vigueur dans les secteurs de Pacific Palisades et Altadena, les plus ravagés. Les autorités ont annoncé dimanche l'arrestation de plusieurs individus soupçonnés de cambriolages, dont l'un portait un costume de pompier.
Les dommages causés par les incendies devraient se chiffrer en dizaines de milliards de dollars. Le gouverneur de l'État a affirmé dimanche sur NBC vouloir lancer un "Plan Marshall" pour reconstruire la Californie et alléger certaines réglementations pour permettre aux habitants de reconstruire rapidement leurs habitations parties en fumée.
L'enquête pour déterminer les causes de ces multiples incendies, à laquelle participe le FBI, est toujours en cours, a rappelé samedi le shérif du comté de Los Angeles, Robert Luna.
Les vents de Santa Ana qui ont attisé ces incendies sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais ils ont atteint cette fois une intensité inédite depuis 2011, selon les météorologues, avec des rafales jusqu'à 160 km/h cette semaine.
De quoi propager les braises très rapidement, parfois sur des kilomètres. Un scénario cauchemardesque pour les pompiers, car la Californie sort de deux années très pluvieuses qui ont fait naître une végétation luxuriante, désormais asséchée par un manque de pluie criant depuis huit mois. Les scientifiques rappellent régulièrement que le changement climatique augmente la fréquence des événements météorologiques extrêmes.