Incendie d’une synagogue à la Grande-Motte : ce que l’on sait alors que le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête

Les forces de l’ordre se tiennent devant une synagogue, en arrière-plan à droite sur la photo, suite à l’incendie et l’explosion de voitures à La Grande-Motte, dans le sud de la France, le 24 août 2024.
PASCAL GUYOT / AFP Les forces de l’ordre se tiennent devant une synagogue, en arrière-plan à droite sur la photo, suite à l’incendie et l’explosion de voitures à La Grande-Motte, dans le sud de la France, le 24 août 2024.

FAITS DIVERS - « Nous avons échappé un drame absolu. » Voici comment Gabriel Attal, le Premier ministre démissionnaire, a commenté les événements de ce samedi 24 août. Et pour cause : tôt dans la matinée, deux voitures ont été incendiées devant la synagogue de La Grande-Motte, dans l’Hérault, prélude à une explosion qui a blessé un policier municipal. Les deux portes de la synagogue ont en outre été endommagées.

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Ce samedi après-midi, aucun suspect n’avait encore été interpellé en lien avec cet incendie. Mais les caméras de surveillance de la ville ont filmé un homme en train d’incendier les véhicules, un individu qui est actuellement recherché. Le HuffPost vous résume les points clés de cette affaire, qualifiée d’« attaque antisémite » par le chef du gouvernement.

• Plusieurs départs de feu vers 8 heures

Vers 8 heures ce samedi, des habitants de l’immeuble abritant la synagogue Beth Yaacov ont signalé plusieurs départs de feu, notamment sur au moins deux voitures, à La Grande-Motte, commune située à un peu moins de 30 km au sud-est de Montpellier. Un policier municipal se rendant alors sur les lieux a été légèrement blessé par le souffle de l’explosion d’une bouteille de gaz « présente dans l’un des véhicules incendiés », indique le parquet national antiterroriste (Pnat).

D’après franceinfo, si le policier a été transporté à l’hôpital de Montpellier, son pronostic vital n’est pas engagé. Les portes de la synagogue ont également pris feu. Les pompiers, appelés sur place, ont alerté la gendarmerie vers 8 h 30. L’attaque devant la synagogue Beth Yaacov est survenue en plein shabbat, jour de repos hebdomadaire des personnes de confession juive, mais il n’y avait pas d’office en cours au moment des faits.

• Une enquête est ouverte

Le Pnat s’est rapidement saisi de l’enquête, ouverte pour tentative d’assassinats terroristes. « À l’intérieur de la synagogue, se trouvaient cinq personnes, dont le rabbin, qui n’ont pas été blessées », a souligné le parquet antiterroriste dans un communiqué. Dès 10 heures ce matin, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que la piste criminelle était favorisée, assurant que « tous les moyens sont privilégiés pour retrouver l’auteur des faits ».

Le préfet de l’Hérault a pour sa part demandé « aux policiers et aux gendarmes de renforcer la sécurité des intérêts juifs dans le département ». En raison du contexte, il a également interdit la tenue d’une manifestation ce samedi après-midi sur la place de la Comédie à Montpellier, par le collectif BDS (pour Boycott, désinvestissement et sanctions) en soutien aux Palestiniens de Gaza et pour un cessez-le-feu.

• Un suspect recherché

Les caméras de surveillance de la ville ont filmé un individu en train d’incendier les véhicules devant la synagogue, a indiqué à l’AFP Stéphan Rossignol, le maire de La Grande-Motte. Ces images montrent un homme quitter les lieux à pied après l’incendie et l’explosion. Un drapeau palestinien autour de la taille, des bouteilles en plastique vides à la main, il était possiblement aussi porteur d’une arme de poing, selon une source proche du dossier.

Sur l’une des images de vidéosurveillance, en couleur, qui circule sur les réseaux sociaux et dont l’AFP a vérifié l’authenticité, l’homme, le visage découvert, porte un keffieh rouge sur la tête et un polo bleu. On distingue, mais pas nettement, ce qui ressemble effectivement à une arme de poing à sa taille, qui pourrait être, selon une source proche du dossier, un 9 mm.

Comme l’a expliqué le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal au cours d’un rapide point presse sur place, quelque « 200 policiers et gendarmes sont mobilisés pour retrouver l’auteur, le suspect ».

Les réactions politiques se multiplient

« C’est grave, choquant et honteux de voir qu’aujourd’hui, une fois de plus, la communauté israélite est touchée », a dénoncé le maire de la ville au micro de franceinfo. Le président de la République a lui aussi réagit. « Pensées pour les fidèles de la synagogue de la Grande-Motte et tous les Juifs de notre pays », a écrit Emmanuel Macron sur X.

Gabriel Attal, lui, a dénoncé un « acte antisémite ». « Une fois de plus, nos concitoyens juifs sont pris pour cible. Je leur adresse mon soutien total dans cette nouvelle épreuve. Nous sommes à leurs côtés », a affirmé le chef du gouvernement démissionnaire, qui a également exprimé sa reconnaissance aux services de secours pour leur intervention.

Au cours de sa prise de parole sur place, le Premier ministre s’est félicité que le suspect, qu’il a jugé « extrêmement déterminé », ne se soit pas retrouvé face à une synagogue « pleine de fidèles à ce moment-là » et que les voisins ne soient pas descendus de l’immeuble au moment des départs de feu. « Probablement qu’il y aurait eu des victimes humaines » dans le cas contraire, a-t-il estimé.

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