Incendie d’une synagogue à La Grande-Motte : le suspect attendait « avec une hache », selon Gérald Darmanin

ANTISÉMITISME - « Un drame a été évité ». Au lendemain de l’attaque de la synagogue Beth Yaacov, à La Grande-Motte dans l’Hérault, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin a détaillé le profil du suspect, révélant qu’il était armé d’une hache au moment des faits, mais qu’il a finalement pris la fuite du fait de l’intervention rapide des gendarmes.

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« Un drame a été évité (...) car il (le suspect) se cache au moment où il met le feu dans cette synagogue où des gens habitent, notamment le rabbin. Et il attend, sans doute c’est ce qu’on imagine, avec sa hache, sa hachette, la sortie des personnes. Il les guette », a décrit le ministre de l’Intérieur démissionnaire sur France 2. « Comme les gendarmes arrivent très, très vite -moins de deux minutes- sur place », a-t-il poursuivi, « il s’en va, il s’enfuit ».

Cinq personnes, dont le rabbin, se trouvaient à l’intérieur de l’édifice religieux au moment de l’attaque qui s’est déroulée en plein shabbat. Aucun n’a été blessé, mais un policier municipal a été légèrement blessé par le souffle de l’explosion de deux véhicules devant la synagogue.

Trois autres personnes en garde à vue

Concernant le profil du suspect, le ministre a expliqué que cet Algérien de 33 ans en situation régulière était arrivé sur le sol français « en 2018 en passant par l’Espagne » et avait eu « un enfant en France en 2019 », un titre de séjour provisoire lui a donc été accordé.

Après qu’il se soit enfui, les enquêteurs ont mis une quinzaine d’heures à le retrouver, s’appuyant notamment sur des images filmées par des caméras de vidéosurveillance sur place. On y voit le suspect le visage découvert et un drapeau palestinien à la ceinture.

Après une journée de chasse à l’homme, il a finalement été débusqué à Nîmes dans le département voisin du Gard. Il a été blessé au visage lors de son interpellation. « Nous ne savons pas encore quand nous pourrons l’interroger (...) Il est en ce moment à l’hôpital », a indiqué Gérald Darmanin.

Trois autres personnes sont en garde à vue. « Ces gens ont un lien manifestement avec son périple », a dit Gérald Darmanin, en ajoutant que la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure) n’avait « pas documenté » l’existence « d’une organisation extérieure » qui pourrait l’avoir incité à passer à l’acte.

Les actes antisémites ont fait un bond depuis janvier

Gérald Darmanin a également insisté sur « la progression très importante des actes antisémites partout dans le monde », depuis l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre en Israël, qui a aussitôt répliqué militairement dans la bande de Gaza. Une situation qui ne cesse de s’aggraver : « depuis le 1er janvier les actes antisémites ont augmenté de près de 200% » en France, a-t-il indiqué.

Plus encore, « deux tiers des actes antireligieux sont contre les juifs », a affirmé le ministre démissionnaire, en dénonçant les « discours politiques haineux » d’une « partie de la gauche » qui, selon lui, alimentent la menace qui pèse sur la communauté juive.

« Mettre le feu de façon volontaire à une synagogue où le rabbin, sa famille habitent, en attendant avec une hache, c’est un acte antisémite, il faut le dénoncer comme tel. Sinon on crée une suspicion et une confusion des genres », a estimé le ministre. Le fondateur de LFI Jean-Luc Mélenchon a condamné samedi l’attaque de la synagogue sans la qualifier d’antisémite, ce qu’une partie de la classe politique lui a reproché.

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