Incendie d’une synagogue à La Grande-Motte : le principal suspect et un proche mis en examen
JUSTICE - Détention provisoire immédiate. Quatre jours après la tentative d’incendie d’une synagogue de La Grande-Motte, un juge antiterroriste parisien a mis en examen ce mercredi 28 août le principal suspect de l’affaire, ainsi qu’un proche. Un troisième homme, poursuivi pour avoir convoyé l’incendiaire durant sa fuite a également été mis en examen, mais n’a été écroué par la justice.
Annoncée tard dans la soirée, la décision du Parquet national antiterroriste (Pnat) concernant le principal suspect s’appuie sur les chefs d’accusations suivants : « tentative d’assassinats terroriste commis en raison de la race ou de la religion et association de malfaiteurs terroriste ».
Pour cet acte qui aurait pu avoir des conséquences « dramatiques », selon les autorités, le juge antiterroriste a placé sans attendre cet homme d’origine algérienne, « EHK », en détention provisoire sur décision d’un juge des libertés et de la détention.
Âgé de 33 ans, en situation régulière et inconnu des services spécialisés, celui que la justice surnomme « EHK » s’est « radicalisé dans la pratique de sa religion depuis plusieurs mois et (nourrissait) également, de longue date, une haine des juifs, plus spécialement focalisée sur la situation en Palestine ».
« Il a reconnu les faits dès sa première audition » et « expliqué avoir agi pour soutenir la cause palestinienne, contestant toute intention homicide mais concédant avoir eu l’intention de faire peur », avait indiqué le ministère public.
Samedi matin, « EHK » avait été filmé par des caméras de vidéosurveillance, le visage découvert et un drapeau palestinien déployé autour de la taille, alors qu’il tentait de mettre le feu autour de la synagogue Beth Yaacov de la cité héraultaise, avant l’office matinal du shabbat qui accueille habituellement de nombreux fidèles.
Sur les lieux, le trentenaire n’avait pas pénétré dans l’édifice religieux, mais avait tenté de démarrer un incendie « dans différents points de l’emprise de la synagogue », alors que cinq personnes, dont le rabbin, se trouvaient à l’intérieur. L’homme avait ensuite pris la fuite, avant d’être interpellé le soir même à Nîmes.
Deux autres hommes mis en examen
Au même moment que la mise en examen du principal suspect, un homme de son entourage a connu le même sort, en étant écroué dans la foulée de la décision du juge des libertés. Il est pour sa part soupçonné d’« association de malfaiteurs terroriste criminelle » pour avoir été l’interlocuteur avec lequel « EHK apparaît avoir partagé son projet », selon le Pnat.
Dernière mise en examen, sans détention provisoire cette fois, celle d’un troisième homme, responsable d’avoir convoyé du Grau-du-Roi à Nîmes. Ce troisième suspect est quant à lui poursuivi pour « recel de malfaiteur terroriste » et a été placé sous contrôle judiciaire.
« Les investigations vont désormais se poursuivre dans le cadre de l’information judiciaire », a ajouté le Pnat mercredi soir dans son communiqué.
Jugeant la menace de cet acte « de nature à instaurer dans la population un climat de peur et d’insécurité et à faire naître dans la communauté juive et au-delà un sentiment d’effroi et de menace directe », le Pnat a souligné que cette affaire constituait « le premier passage à l’acte violent à caractère antisémite » dont il s’est saisi depuis le 7 octobre.
Depuis l’attaque du Hamas contre Israël et la réponse militaire de l’État hébreu à Gaza, les actes antisémites ont quasiment triplé en France depuis le début de l’année, avec « 887 faits » recensés au premier semestre, selon les chiffres actualisés au 9 août dernier par le ministre de l’Intérieur démissionnaire. À la même période l’an dernier, ce chiffre était de 304 seulement.
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