Inéligibilité éventuelle de Marine Le Pen: "un grand numéro d'hypocrisie" du RN dénonce Bertrand (LR)

Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand le 5 février 2024 (Sameer Al-DOUMY)
Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand le 5 février 2024 (Sameer Al-DOUMY)

Le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a critiqué jeudi le "grand numéro d'hypocrisie" joué par l'extrême droite qui a dénoncé une "atteinte à la démocratie" après  la peine d'inéligibilité requise contre Marine Le Pen au procès des assistants des eurodéputés RN.

"Qu'on arrête avec le déni de démocratie", de faire comme si le Rassemblement national (RN) "ne serait pas capable de présenter un candidat: ils ont un candidat de rechange, il s'appelle Bardella, il n'attend que cela", a déclaré sur RTL cet adversaire historique de la triple candidate à la présidentielle.

"La démocratie, c'est aussi le respect de la justice", a-t-il lancé, rappelant qu'en 2004, au moment du procès d'Alain Juppé dans le dossier des emplois fictifs du RPR, où le potentiel candidat à la présidentielle avait été touché par une peine d'inéligibilité, Marine Le Pen avait estimé qu'"il y en a marre de ces élus qui détournent de l'argent".

Mercredi à Paris, l'accusation a requis cinq ans de prison, dont deux ans de prison ferme, et cinq ans d'inéligibilité contre Marine Le Pen, qui était selon elle au "centre" d'un "système organisé" visant à faire du parlement européen la "vache à lait" du RN.

Quant à l'ancien ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui a critiqué ces réquisitions car selon lui "combattre Marine Le Pen se fait dans les urnes, pas ailleurs", "il n'aurait pas dû dire ça", a estimé Xavier Bertrand, qui est un de ses proches.

"Ou alors il va au bout de sa pensée et il dépose une proposition de loi pour supprimer l'inéligibilité", a-t-il avancé. "Mais en attendant, la loi existe, elle s'applique à tous et personne n'est au-dessus des lois".

"La loi s'applique à tout le monde", a renchéri sur Public Sénat la ministre chargée des Relations avec le Parlement Nathalie Delattre qui a trouvé "choquant" le commentaire de Gérald Darmanin.

lum/far/sla