Impôts : un écrivain condamné à du sursis pour avoir pété un câble contre sa référente fiscale

Un écrivain condamné pour avoir insulté et menacé les impôts - Getty Images/iStockphoto

Un écrivain bien connu a été condamné à six mois de prison avec sursis assortis d’une obligation de soin. Il avait couvert sa référente fiscale d’insultes et de menaces faisant notamment allusion à des égorgements terroristes.

"Je regrette de ne pas avoir égorgé un fonctionnaire au nom de Daesh. On serait mieux traité." Issue d’un échange entre un écrivain connu et les services fiscaux français, la phrase a de quoi choquer. Comme le rapporte le site Actu17.fr, elle n’est pourtant qu’un petit extrait des insultes et des menaces que l’artiste a envoyé à sa référente fiscale. L’homme aurait en effet perdu le contrôle de ses mots après avoir fait l’objet d’une saisie conservatoire sur son compte en banque.

Tout commence par un oubli. Celui d’un homme de 49 ans qui, après s’être retrouvé au centre d’un héritage conflictuel, ne pense pas à changer de statut fiscal. Mais comme les services fiscaux, eux, n’oublient jamais rien, ils le rappellent à l’ordre : il a dépassé le délai de six mois et doit donc payer une pénalité de retard. L’écrivain prend alors sa plume pour signaler courtoisement à ses interlocuteurs qu’il fait face à des difficultés financières. On lui notifie que sa situation a bien été prise en compte mais qu’il doit régler ce qu’il doit. C’est là que les choses dégénèrent et que les versions divergent.

Insultes et menaces

Selon une source interrogée par nos confrères, les services fiscaux prétendent qu’ils ont continué à répondre. L’écrivain, lui, dit qu’il n’a rien reçu ou qu’il n’a pas vu les réponses. S’en suit alors une saisie conservatoire de 1700 euros sur son compte en banque qui va faire exploser l’écrivain de presque 50 ans. Une nuit, vers 3h du matin, il reprend son clavier pour insulter copieusement sa référente fiscale et toute son administration, et les comparer à des nazis : "​​Vous êtes aussi sympathiques et conciliants qu’un médecin nazi sur la rampe d’Auschwitz […] Saisissez l’argent ! J’ai 300 € sur mon compte. Vous serez contents comme ça !" Pire encore, il les menace : "Je regrette de ne pas avoir égorgé un fonctionnaire au nom de Daesh. On serait mieux traité" ou "Quelques Samuel Paty dans l’administration fiscale ne feront de mal à personne. Et surtout pas aux contribuables."

Sans surprise, les services fiscaux signalent ces propos à la police le 22 novembre et l’écrivain est arrêté le 25 novembre. Calmé, l’homme de lettres s’est excusé au cours de son procès, invoquant "un coup de sang". Heureusement pour cet homme qui était un proche du dessinateur Cabu, assassiné à Charlie Hebdo, les accusations d'apologie du terrorisme ont été abandonnées avant le jugement. Celles pour rébellion au cours de son arrestation n’ont pas été retenues par la cour et il a été relaxé à ce propos. Il a finalement été condamné à 6 mois de sursis, avec une obligation de soins et une interdiction de contact avec sa référente fiscale.

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