Immobilier : 96% des Français oublient d’activer ce levier pour payer moins cher leur crédit
Économiser 2 000, 5 000 et même 15 000 euros dans certains cas sur son crédit immobilier, c’est possible mais trop peu d’emprunteurs vont jusqu’au bout de la démarche.
Bonne nouvelle pour les emprunteurs, les taux des crédits immobiliers poursuivent leur baisse en novembre pour atteindre 3,4% en moyenne sur 20 ans et entre 3,5% et 3,6% sur 25 ans. Cette diminution progressive sur l’année 2024 redonne du pouvoir d’achat aux ménages qui peuvent acheter plus grand ou réduire leurs charges mensuelles. Sans le savoir forcément, les acheteurs ont une autre carte en main qu’ils utilisent encore trop peu : la loi Lemoine.
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Voté en 2022, ce dispositif permet à l’acheteur de résilier son assurance de prêt immobilier à tout moment sans le formalisme d’une lettre recommandée et sans frais supplémentaires. Seule condition : la nouvelle assurance de prêt doit comporter un niveau de garantie équivalent ou supérieur à celui de votre assurance emprunteur actuelle. Cette ouverture à la concurrence du marché offre plusieurs avantages à l’emprunteur : obtenir de meilleurs tarifs pour son contrat et bénéficier de meilleures garanties. En faisant jouer la concurrence entre les banques, l’acheteur peut ainsi réaliser de belles économies se chiffrant dans certains cas en milliers d’euros. Mais plus de deux ans après la mise en application de cette loi, changer d’assurance emprunteur n’est pas devenu un réflexe pour tous.
Les banques encore trop réfractaires
Alors que cette loi était censée doper le pouvoir d’achat immobilier des Français, son utilisation reste étonnamment marginale. S’appuyant sur un rapport du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) de janvier dernier, MoneyVox insiste sur le fait que "seuls 4% des emprunteurs ont changé d'assurance emprunteur depuis l'entrée en vigueur de la loi". Alors comment expliquer cette réticence ?
Si les banques ont un temps été accusées de ne pas jouer le jeu, elles se montreraient bien plus coopératives en 2024. "Aujourd'hui, c'est plus rapide et plus simple. Auparavant, il était quand même difficile de faire une substitution, ça mettait beaucoup de temps. C'est beaucoup moins le cas", a constaté Émilie Ruben, porte-parole du courtier Securimut, interrogé par MoneyVox. Dans les faits, les établissements bancaires continueraient à ralentir les démarches et décourager leurs clients : 55% des banques feraient toujours barrage à la loi Lemoine, indique le courtier en assurance Magnolia.fr. Ce parcours du combattant, de nombreux emprunteurs ne sont pas prêts à le relever.