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Immigration : postures et impostures

Des migrants arrêtés par les gardes-­côtes grecs alors qu’ils tentent d’accoster en Europe par la mer Egée, en 2009.

Afflux ingérable, cheval de Troie du terrorisme, l’UE première touchée… Fabulations et idées reçues sur les migrants sont légion, souvent relayées par les gouvernements. En voici dix, chacune désamorcée.

La proposition de la Commission européenne semble au départ modeste : demander aux 28 pays membres de l’UE de se répartir 20 000 réfugiés et faire de même avec les demandeurs d’asile arrivés en Italie et en Grèce (1). Mais Bruxelles s’est illico pris une volée de plombs de plusieurs pays, dont la France, sur le thème : trop, c’est trop ! Pourtant, Joanne Irvine, du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), a fait le calcul : 20 000 réfugiés, avec 500 millions d’Européens, cela fait un pour 25 000 habitants… Une goutte d’eau, alors que la Méditerranée a englouti près de 1 800 migrants depuis début 2015, record macabre dont les dirigeants européens ne peuvent se laver les mains : il est dû en partie à l’abandon, en novembre, de l’opération de sauvetage «Mare Nostrum».

En matière d’immigration, nombre de capitales européennes, à commencer par Paris, ont opté pour un devoir d’inhumanité qu’elles nourrissent par des déclarations à l’emporte-pièce prenant le pas sur une analyse rationnelle de la situation. Nous avons donc tenté de décortiquer dix idées reçues, tout en nous disant que le pire n’est pas toujours certain : la marine birmane a enfin effectué son premier sauvetage d’un bateau de migrants avec 208 personnes à bord, jeudi, alors que le pays jusque-là rejetait, comme ses voisins, les pauvres hères dérivant depuis des mois en mer d’Araman et dans le golfe du Bengale (lire pages 6-7).

1. Il y a une déferlante sur l’Europe via la Méditerranée

Selon Frontex, l’agence européenne pour la surveillance des frontières, les «franchissements illégaux» vers l’Europe (pas seulement par la Méditerranée) ont presque triplé entre 2013 et 2014, passant de 100 000 à 274 000. Et ils n’ont pas l’air de fléchir en 2015, puisque, selon Human Rights Watch (HRW), 62 (...)

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