Les immigrés pris au piège de la montée du nationalisme turc à l'approche du second tour
À deux jours du second tour de l’élection présidentielle en Turquie, l’opposition fait monter les enchères sur la question migratoire et la présence dans le pays de millions de Syriens ayant fui la guerre. Dans les quartiers d’immigrés d'Istanbul, ce discours xénophobe pousse les étrangers ou les citoyens turcs récemment naturalisés dans les bras du président Recep Tayyip Erdogan.
Dans un restaurant afghan du quartier populaire de Zeytinburnu, à Istanbul, l'arôme du kabuli pulao – un mélange enivrant de riz fumant, d'agneau mariné et d'amandes grillées – se mêle à l’odeur des herbes délicatement parsemées sur des boulettes de raviolis mantu.
Un unique serveur apporte des verres de "çai zafran" – thé au safran – avec un sourire radieux. Mais il n'y a presque personne cet après-midi et les rares clients attablés ont d’autres préoccupations que les doux effluves provenant de la cuisine.
"Je le sens. Je le sens. Je l'entends, ça monte depuis plusieurs mois", s’inquiète Mansour Tawab* en sirotant son thé digestif.
Mansour Tawab fait ici référence à l'odeur nauséabonde de la vague ultranationaliste qui submerge la campagne turque à l'approche du second tour de la présidentielle du 28 mai entre le président sortant, Recep Tayyip Erdogan, et le candidat de l'opposition, Kemal Kilicdaroglu.
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