Un immense réservoir d'eau liquide sous la surface de Mars, une théorie qui rendrait la planète rouge habitable
Une grande partie de l’eau qui recouvrait jadis la planète rouge pourrait s’être infiltrée sous la surface et être toujours séquestrée à quelques kilomètres de profondeur, soutient une équipe américaine. Une théorie potentiellement révolutionnaire pour l’habitabilité de Mars. Mais les preuves avancées ne convainquent pas tous les scientifiques…
Mars n’a pas toujours été la planète ocre, froide et désertique qu’on observe aujourd’hui. Elle était bien plus chaude et humide il y a plus de trois milliards d’années, abritant alors un océan, des lacs et des rivières qui ont laissé de nombreuses traces dans les paysages martiens.
Une partie de cette eau se trouve désormais dans les régions polaires sous forme de glace ou de permafrost. Mais la majorité se serait échappée dans l’espace, supposent les planétologues, en raison d’une série de bouleversements climatiques et géologiques comme la disparition du champ magnétique de Mars.
Suffisamment d’eau liquide pour couvrir la planète
Trois chercheurs américains remettent en question cette théorie. Ils soutiennent que d’immenses quantités d’eau liquide seraient toujours présentes dans le sous-sol de la planète : dans la partie médiane de la croûte martienne, à des profondeurs comprises entre 11,5 et 20 kilomètres, où l’eau se serait infiltrée dans les pores, failles et anfractuosités des roches.
Selon leurs calculs, ce réservoir contiendrait suffisamment d’eau liquide pour couvrir la planète entière et former un océan "de 1 à 2 kilomètres de profondeur", précise un communiqué de l’université de Californie à Berkeley.
Représentation de la structure de la croute martienne qui contiendrait de très importantes quantités d'eau liquide à partir de 11,5 km de profondeur. Crédits : James Tuttle Keane and Aaron Rodriquez, courtesy of Scripps Institution of Oceanography
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Tremblements de Mars
Le trio de scientifiques se fonde, pour cela, sur l’analyse d’ondes sismiques captées entre 2018 et 2022 par la mission de la Nasa InSight (Interior Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport). Grâce à son sismomètre développé en France par l’Institut de physique du globe de Paris, elle a enregistré plus de 1300 "tremblements de Mars" causés par l’activité géologique de la planète ain[...]