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“Imbattable” mais “à la tête d’un pays divisé” : la victoire d’Erdogan vue par la presse européenne

“La Turquie a immortalisé” Recep Tayyip Erdogan, titre El Mundo. “Encore une fois Erdogan”, semble se désoler Der Standard. “L’imbattable” (Die Welt) a effectivement remporté dimanche le second tour de l’élection présidentielle. “Indétrônable” (Le Temps), “éternel” (Le soir), il reste “le patron” (Berlingske) mais la victoire du dirigeant le plus ancien de l’histoire politique turque” (La Repubblica), au pouvoir plus longtemps encore que Mustafa Kemal Atatürk, le père fondateur de la Turquie, n’est “certainement pas un plébiscite”, insiste Il Sole 24 ora. Élu au deuxième tour avec 52,1 % des voix face à son rival Kemal Kılıçdaroğlu, il est à la tête d’un “pays profondément divisé et polarisé”, résume la BBC.

“Ni la crise économique, ni un tremblement de terre catastrophique, ni la campagne électorale ultranationaliste de l’opposition n’ont pu changer l’attitude de la majorité”, observe en tout cas Berlingske. Peut-être parce que, comme le signale la BBC, il y a un lien fort entre le président et ses sympathisants qui le voient comme “un membre de la famille, presque une figure paternelle”.

Ce lien, “et le soutien dont il bénéficie toujours au sein de la population”, les sondages, “comme nombreux observateurs occidentaux” l’ont sous-estimé, analyse Die Welt. Le quotidien grec Ta Nea souligne en effet que M. Erdogan “sort vainqueur seul contre tous”, démontrant “à l’Occident que ce qu’il avait obtenu en demandant au peuple turc de le détrôner était de le renforcer”. Dans les régions rurales et les plus pauvres du pays, il est toujours vu, vingt ans après son arrivée au pouvoir, “comme une sorte de héros”, estime Jornal de Noticias au Portugal.

Le président turc reste aussi le candidat préféré de ses concitoyens à l’étranger. La Suddeutsche Zeitung relève qu’il a récolté 67 % des voix de l’électorat en Allemagne, précisant que ses partisans ont célébré le résultat des élections “avec des cortèges de voitures, par exemple à Duisburg et à Munich”. Bild note par exemple que Mezut Özil, champion du monde avec l’Allemagne en 2014 et “partisan avoué”, l’a publiquement félicité. Le tabloïd pointe toutefois “la politique autoritaire, la restriction de la liberté de la presse, la persécution des opposants politiques, le discours de haine contre les valeurs occidentales, la propagande islamo-nationaliste” en Turquie actuellement.

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